{terminé}Fou le camp! (pv Reed-Lay)

Bull avait passé toute la journée sans trouver le sommeil. Enfermé dans son appartement, les fenêtres barricadées, il s'était installé sous son lit. Bien sur, ça pouvait paraître bizarre pour n'importe quel créature du jour, mais étrangement, il n'arrivait à dormir nul part ailleurs. Sauf ce jour là. Il avait passé un bon nombre d'heures juste à fixer l'immense planche de bois qui supportait le matelas, les bras croisés derrière sa tête. Quelque chose n'allait pas mais il n'aurait su dire quoi. Il était tendu. Extrêmement tendu.

Lorsqu'enfin le soleil finit par se coucher, le vampire ne perdit pas un instant et sortit de sa tanière improvisée. Il bondit et se saisit d'un jean qui traînait. Jonathan devait faire vite avant qu'Eloïse ne rapplique. Bull n'avait qu'un désir : se retrouver dans quelque chose qu'il connaissait. Son garage.

Il dû attendre encore un moment avant que le soleil ne soit totalement couché avant de mettre le nez dehors. Aussitôt qu'il en eu l'occasion, il fila comme l'éclaire. Les trois Jo. Un paradis de moteur et d'huile. Lorsqu'il poussa la porte de service, Erik, le seul de ses employés encore présent à cette heure le salua. Bull lui renvoya un immense sourire, gardant pourtant ses distances, avant de foncer vers le fond de son hangar. Il tomba finalement sur son nouveau petit bijou : une voiture de sport qu'il allait transformer. Il avait du briser quelque cou pour se la procurer celle-là. Allez! Au boulot!

Ray avait passé la majeur partie de la journée à tourner en rond dans son appart. Elle s'était levée assez tôt pour aller courir mais l'envie lui avait passée et elle s'était contenté de se coucher dans le milieu de son salon et de fixer le plafond. Elle resta ainsi étendue pendant une bonne heure avant de se lever et d'aller diriger vers la bibliothque dans`sa chambre où elle avait des paquets de cartes de tarot. Elle en prit un au hasard, alla s’asseoir à la table de sa cuisine et tira les cartes en silence.

Première carte: Le chariot...
Seconde carte: Le diable.
Troisième carte: Le monde.
Quatrième carte: L'Amoureux.

Ray pinça les lèvres en fronçant les sourcils et hésita à tirer la cinquième carte... La Lune.
Elle soupira et s'adossa à sa chaise en croisant les bras sur sa poitrine, observant longuement ce qu'elle venait de piger. À bien y comprendre, elle allait finir par partir quelque part, au hasard, sans raison. Les cartes montraient de la puissance, de la séduction. La réussite aussi. Elle fixa la quatrième carte et se mordit la lèvre. La tentation, la luxure et la séduction encore. Tout cela mélangé avec un malheur quelconque. Quelque chose d'angoissant et d’inexplicable. La jeune fille plissa le nez en rangeant lentement son paquet de carte qu'elle disposa dans sa bibliothèque avec les autres.
Elle décida de suivre un peu ce que les cartes lui disait et se décida à sortir de la maison pour une fois. Le soleil brillait, le vent fouettait les pans de sa veste en cuir complètement ouverte et les paysages défilaient devant ses yeux. La journée était belle et douce, le soleil déclinait lentement dans son dos.
Ce n'est que lorsque le soleil se mit à disparaître et que le ciel devint rose et mauve qu'elle senti son ventre se nouer. Tout se passa très vite, un bruit sourd, un haut le corps incontrôlable et le champ.
Au bout de quelques minutes elle ouvrit lentement les yeux, battit des cils et se releva douloureusement. Sa moto était à quelques pas d'elle. Ray étouffa un soupir las et releva sa moto, sortit du faussé et s'arrêta sur le bord de la route avec exaspération. "Me manquait plus que ça" pensa la jeune femme en cherchant son téléphone dans ses poches. Elle devait se rendre à l'évidence, elle allait devoir marcher, mais hors de question de laisser sa moto ici, elle était assez forte pour la pousser durant le trajet.

Après presqu'une heure elle arriva enfin à ce qui lui semblait être un garage... vide du moins. Mais elle se risqua et alla frapper à la porte de toutes ses forces.

-Y'a quelqu'un? j'ai eu quelques problèmes avec ma moto, fit-elle fortement en essuyant la terre qui collait à ses pantalons de cuir et aux coudes de sa veste.

Elle avait retiré son casque et l'avait posé sur le siège. Le soleil partit elle grelottait en face de la bâtisse, ses grands yeux roses épiant les moindres mouvements qui pourraient lui indiquer qu'il y avait quelqu'un à l'intérieur.

Le vampire jubilait. Il ne se sentait vraiment bien nul-part ailleurs qu'au milieu de son garage, ça sentait l'huile et le cambouis. Il avait perdu la plus part de ses repères depuis... l'accident. Il se sentait un étranger partout, avec ses anciens compagnons d'armes, avec sa familles et ses proches. Même avec les membres de l'OM, il se sentait à part. Un étranger. Sa condition de vampire n'était pas ce qu'il le dérangeait le plus en d'autre termes.

Mais alors qu'il sortait ses outils, il retrouvait un peu de ce qu'il avait pu être autre fois.  Cette ancienne passion lui apportait un semblant de bonheur. Un peu de chaleur dans son cœur déserté par tout sentiment humain. Tuer, tuer, toujours tuer. Voilà pourquoi on l'avait former.
Comme il s'apprêtait à se glisser sous la carosserie afin de faire quelques petits vérifications, il entendit une voix venant de l'extérieur. Bordel! Bull se redressa.

''Erik! ''
Il n’obtient aucune réponse.

''Erik! Je suis occupé! Va répondre et dire que c'est fermer!'' s'écria Jonathan.

Erik avait dû partir entre-temps. Agacé, Jonathan se dirigea vers l'entrée du garage. Avec l'obscurité qui règnait à l'extérieur, il n'apperçu pas clairement qui se trouvait de l'autre côté de la porte.
''Foutez le camp! C'est fermer!'' aboya-t-il.

Il y eut des cris à l'intérieur puis des mouvements saccadés et brusque. Ray ayant pris appuie contre sa moto se redressa lentement en voyant une imposante silhouette s'approcher de la porte. Elle leva ses grands yeux arrogants vers la personne et arqua un sourcil.
''Foutez le camp! C'est fermer!''
Elle sursauta devant la violence et la fureur du grand homme et s'en offusqua.
-C'est beau han!? pas obligé de t'énerver!
Elle tourna le dos en grinçant des dents. vraiment! il y avait de ces gens sans manière dans ce monde! Lise aurait crié à l'injustice et au sexisme si elle avait été à sa place. Ray serra les dents et se retourna d'un coup et donna un puissant coup de pied dans la porte.
-Eh! Je viens pas pour un changement d'huile! bas jcrois pas... J'ai eu un accident et j'aimerais bien pouvoir rentrer chez moi avant de me les geler!
Elle resta immobile devant la porte, croisant les bras sur sa poitrine et, perdant patience elle s'avança vers la porte et colla son front dans la vitre en faisant les gros yeux.
-C'est pas trop vous demander d'au moins me laisser me servir du téléphone!?
Le vent s'était levé et agitait ses cheveux dans son dos alors qu'un frisson la parcouru le long de l'échine. Elle voulait simplement rentrer chez elle. Elle avait terriblement mal au dos et à la nuque et elle ne demandait qu'à se reposer. "Une chance que j'ai congé demain" maugréa-t-elle intérieurement en fronçant les sourcils.

Il avait vraiment autre chose que s'énerver après une gamine impertinente! Jonathan n'avait jamais une seconde à lui .

''C'est fermé, j'ai dit!'' s'impatienta le vampire en tournant les talons.

Il avait bien l'intention de l'abandonné là. Son sort ne l'intéressait absolument pas. Elle pouvait bien crever de froid dehors, tant pis. Il apporterait sa dépouille à l'autre charognard à plume tiens! Ça lui faisait penser qu'il devait régler au plus vite la question du commandant de l'UDPH. Éloïse se faisait toujours plus collante et étouffante. Elle allait le rendre dingue.

Mais l'autre folle donna un coup de pied dans sa porte. Bah! Bordel! Cette fois, il perdit véritablement patience. Bull fit volte face.

Il lui ouvrit la porte à a volée, furax.

''Tu téléphones puis tu dégages!''

Jonathan se retrouva alors nez à nez avec une véritable vision de barbe à papa. Avec un visage aux traits parfaitement sculptés et aux lèvres pleins. Mais ce qui le troubla le plus fut son parfum. Un courant d'air passa dans ses dreads colorés et Bull se figea, les yeux ronds. Il n'avait jamais rien sentit de pareille. Un léger spasme fit bander ses muscles.
Éloïse ne l'avait pas préparé à cela.

Elle le vit faire volte-face rapidement et eut comme réflexe de s'éloigner de la porte d'un bond. Il l'ouvrit à la voler et Ray le foudroya du regard.

''Tu téléphones puis tu dégages!''

-Ouais! Ouais! Pas obligé de t'énerver comme ça! J'ai pas pété ta vitre! Si tu dors mal la nuit c'est pas mon foutu problème! J'aurais pu être une cliente après tout.

Elle Le dévisagea un long moment alors que le vent froid amenait des nuages de pluie. Il avait une jolie mâchoire carrée, une carrure imposante et un regard profond et transperçant. Malgré son air bougon et ses gestes de grosse brute, elle le trouva bien mignon, mais mal élevé! quand-même, c'est pas comme ça qu'on traite une dame! Et voila qu'elle pensait comme Lise à présent! Elle se surprit à sourire en coin avant de réaliser qu'elle était toujours dehors et que le garagiste la dévisageait.

-J'ai un truc collé dans mon front? demanda-t-elle soudainement avec curiosité, passant sa main tremblante de froid contre la peau de son visage. Rien. Ce devait être dans sa tête alors.

Malgré qu'elle ressemblait à une poigné de porte à côté de l'immense armoire à glace elle s'imposa à lui et entra dans le garage en le défiant du regard, ses yeux droits dans les siens qu'il avait très intéressant d'ailleurs. Un large sourire étira ses lèvres quand la porte se referma dans son dos et qu'elle fut envahi par la chaleur rassurante du garage.

-Bon!fit-elle avec énergie.

Il demeura quelque instant sans voix, soudain habité par une sorte de sentiment meurtrier et sanguinaire. Il dû faire un effort surhumain pour se retenir de ne pas l'attraper par la gorge et s'abreuver à même se veines. Non! Pas de ça au garage! En plus, il lui faudrait tout nettoyer ensuite...

''Vous auriez pu être une cliente, j'en ai rien à cirer.'' grogna-t-il en s'écartant pour la laisser entrer.'' On est fermé, on est fermé.''

Elle n'avait pas l'aire de comprendre ce principe... Alors qu'elle passa près de lui, il fut de nouveau frappé par son odeur entêtante. En deux ans de vampirisme , il n'avait jamais rien sentit de tel. Jonathan la suivit des yeux, alors qu'il plantait ses doigts à même le battant de la porte, parcourut d'un nouveau spasme.

Éloïse lui avait déjà parler de certains humains à l'aura particulière. C'était comme n'importe quel plat, certain fumet vous plaisait plus que d'autre... Et certains vous mettait carrément l'eau à la bouche. Sauf que contrairement à un plat de nouilles, ou de gâteau, ces humains uniques, on les croisait qu'une seule fois. Et Jonathan venait de trouver un repas particulièrement appétissant.
Il referma la porte derrière elle, après avoir jeté un dernier coup d'oeil dehors. Pas un chat à cette heure tardive. Tant mieux! Il n'était pas sûr qu'il pourrait se retenir longtemps.

''Le téléphone est derrière le bureau. Là'' dit-il.
Elle était très jolie aussi. Ça n'arrangeait rien. La chair de son cou paraissait particulièrement tendre....

Alors qu'elle pénétrait lentement dans la bâtisse elle sentit le regard du grand homme glisser dans son dos puis sa nuque. C'était si intense qu'elle avait l'impression que de son simple regard il pouvait la paralyser complètement.

''Le téléphone est derrière le bureau. Là''

Elle hocha lentement la tête et se rendit lentement jusqu'au bureau, parcourant les étagères et les posters des yeux. Ray ferma doucement les yeux et prit une grande respiration. Son coeur battait à tout rompre et cognait durement dans ses temps et un étrange noeud lui faisait mal au ventre. Une grande inquiétude venait de l'envahir et elle devait absolument faire vite et quitter cet endroit. Quelque chose n'allait pas. Elle essaya tout de même de garder son sang froid et décrocha le combiner en sentant ses mains devenir moite. Elle composa le numéro de Lise. Aucune réponse. Elle rappela. Toujours rien. Ray sourit en coin, Lise devait être occupée avec son motard! Mais cela ne la rassura pas une seconde. Le combiner sur son oreille percé, elle regarda l'inquiétant garagiste par-dessus son épaule et un frisson vint caresser sa colonne. Elle n'avait personne à rejoindre... Personne dont elle connaissait le numéro par coeur. Ray reposa le téléphone et appuya ses mains tremblantes sur le bureau, prenant de grandes respiration.

-Bon, personne me répond, fit-elle d'un ton qu'elle voulu le plus calme et froid possible. Tant pis!

Elle se retourna d'un coup et lança un regard agacé au grand homme. Ce qu'il était imposant! Elle trottina lentement jusqu'à la porte et posa sa main sur la poigné en gardant les yeux baissés. La nuit tombait et on n'y voyait presque plus rien dehors. Elle leva les yeux vers lui en fronçant les sourcils.

-Merci quand-même, émit-elle sourdement.

Si au moins elle avait pu faire réparer sa moto, mais il avait l'air si désagréable et peu serviable! "Lise sort de ce corps." Elle pinça les lèvres et détourna son visage pour regarder à nouveau dehors, l'arrivé des gros nuages sombres.

Jonathan cru même entendre le pouls de la jeune fille s'emballer. Ce petit détail excita le prédateur en lui plus que de raison. Personne ne viendrait la chercher visiblement. Elle était donc seule... Personne ne souffrirait de sa disparition dans ce cas. Elle avait quoi? 20 ans? Tout juste? C'était bizarre que personne ne s'intéresse à cette petite. Mais lui n'avait pas de pitié.

Ses pieds le guidèrent vers le bureau sans même qu'il n'ait à y penser. Bull n'avait goûter qu'une seule fois au sang humain... et il s’agissait d'un vulgaire sac de sang volé à l'hôpital par Vyle. Jonathan était persuadé que rien ne se comparait au plaisait de planter ses crocs dans la chair chaude d'un être humain.

''Ils dorment probablement.'' dit-il. ''Il est tard.''

Comme il s'approchait de sa proie, elle lui filla carrément entre les doigts, visiblement pressé e de partir. Un sourire amusé étira ses lèvres.

Bull la rattrapa bien vite près de la porte et ,avant même qu'elle n'ai pu enfoncer la poignée, lui saisit le poignée.

''Eh! J'peux pas te laisser sortir comme ça. Il fait nuit noire dehors.''
Il la relâcha presqu'aussitôt, l'ombre d'un sourire aux lèvres.

''va me chercher ta moto. Je vais ouvrir la porte du garage. Je vais voir ce que je peux faire.''
Il était surtout hors de question qu'elle foute le camp.

Elle faillit sortir quand elle sentit sa carrure imposante dans son dos. Il lui agrippa le poignet et la fit se raidir d'un coup. Son coeur manqua un coup et elle se sentit blêmir. Ses jambes devinrent molles et elle vacilla légèrement au son de sa voix rauque.

''Eh! J'peux pas te laisser sortir comme ça. Il fait nuit noire dehors.''

Quand il lâcha son poignet elle l'agrippa de l'autre main et le frotta doucement, il avait de la poigne quand-même. Et il était bizarre. Il y a à peine quelques minutes il l'envoyait promener et la... Elle soupira presque d'agacement et se tourna vers lui en arquant un sourcil

''va me chercher ta moto. Je vais ouvrir la porte du garage. Je vais voir ce que je peux faire.''

Ray plissa le nez et le dévisagea de la tête aux pieds en croisant les bras contre sa poitrine.

-Ah bon! qui l'aurait cru! Fit-elle sarcastiquement en poussant la porte d'un coup pour aller chercher sa moto.

Elle regrettait presque de ne pas avoir retrouvé son téléphone. Il lui faisait bien peur soudainement. Elle avait l'impression de se retrouver dans ce genre d'émission à l'américaine où des gens se faisaient prendre dans ce genre d'histoire inquiétante comme un tueur si proche ou une autre connerie dans le genre qui lui fit bien plus peur qu'à l'habitude. Mais elle devait absolument garder son sang froid! Elle posa ses mains encore tremblotantes sur le guidon et se dirigea lentement vers le garage dont la porte venait de s'ouvrir. Elle s'arrêta hésitante à l'intérieur et fixa les alentours avec curiosité et inquiétude jusqu'à ce que ses grands yeux rose aux longs cils noirs ne se posent sur le grand homme. Sous la lueur des néons il paraissait un peu moins imposant et encore plus beau qu'elle l'aurait cru. Elle le fixa longuement avec un air légèrement arrogant et scrutateur. Il ne semblait pas si menaçant quand-même, juste un peu bourru et sans manières. Elle décida tout de même de garder ses distances le temps de récupérer son bébé et de partir s'enfermer dans sa maison pour le reste du mois!

-Voila, émit-elle sèchement. J'ai pris le champ à cause de je sais quoi qui a lâché. Malheureusement je n'ai pas trouvé ce qui a brisé.

Elle alla poser son casque sur l'établit gardant toujours l'inconnu dans son champ de vision.

Est-ce qu'Éloïse le réprimanderait si elle savait qu'il avait chercher à se faire une humaine? Les punitions de son maître vampire étaient redoutables. La dernière fois qu'il avait désobéit à ses ordres, elle avait carrément menacé de l'attacher à un poteau téléphonique et de le laisser là en plein jour. Elle avait l'air de rien comme cela avec son joli visage de poupée mais elle était incroyablement forte... et très dangereuse. Certains vampires à l'OM, beaucoup plus âgé qu'elle la craignaient. Il faut dire qu'elle était totalement folle...Tout en étant très charismatique.

Et elle s'était attiré le respect du conseil général en transformant fréquemment de nouveau membres en vampire.
Bull sortit par derrière et lui ouvrit la porte du hangar, se dressant à l'intérieur, les bras croisés sur son torse. Elle aurait pu facilement fuir mais sans moto, elle n'aurait pas pu aller bien loin.

Alors qu'elle approchait avec sa bécane, Bull retira son blouson et le noua autour de sa taille.
''Fais voir...'' lui lança-t-il.
Il se pencha sur la moto.

''bah! Déjà! T'as de la chance .. Elle semble pas trop abîmée.'' dit-il, fronçant les sourcils avant de lever les yeux vers elle.'' Sinon toi, rien de cassé?''

Si elle avait eu quelque égratignure, il aurait été le premier à le savoir. Simple question de courtoisie.

Il se redressa et lui tourna le dos pour aller chercher un ou deux outils.
''En passant, je m'appel Jonathan!''lui lança-t-il sans se retourner.

Elle sentit son regard de flammes la parcourir et son corps frissonna légèrement. Elle croisa les bras sur sa poitrine et serra les bras contre son corps, il ne faisait pas chaud dans cet endroit bon sang!

''bah! Déjà! T'as de la chance .. Elle semble pas trop abîmée. Sinon toi, rien de cassé?''

Elle baissa les yeux vers lui qui venait de se pencher sur sa moto. Son regard croisa le sien et elle détourna les yeux en fronçant les sourcils et haussant les épaules.

-Pas si mal. Plus de peur que de mal en fait. J'ai eu la chance de prendre le champs sans avoir ma moto pour me tomber dessus.

Elle baissa à nouveau les yeux et se pencha à son tour pour observer les égratignures. Elle allait devoir repeindre sa moto. Elle passa doucement ses doigts sur les petites bosses que l'impact avait causées. Comme c'est dommage! Elle se serait bien passé de ce genre de dépense.

''En passant, je m'appel Jonathan!''

À genoux à ses côtés elle resta immobile un moment avant de tourner son visage vers lui et de le dévisager longuement. Il avait un joli visage foncé et à la mâchoire puissante. Ses yeux étaient très impressionnant et quelque chose d'étrange y flottait. Leur lueur intrigante la fascinait.

-Reed-Lay, fit-elle du bout des lèvres dans un souffle léger avant de détourner les yeux à nouveau.

Elle se redressa lentement et regarda dehors. Elle devrait rentrer bientôt. La jeune femme se dirigea lentement vers la porte, les bras toujours blottis contre son corps.

-Je vais devoir y aller. Il se fait tard. Elle se retourna lentement vers Jonathan. Je repasserai demain si tu veux. Pour payer et tout parce que je n'ai pas mon portefeuille sur moi.

Elle posa la main sur la porte et se tourna à nouveau vers lui en lui offrant un regard un peu moqueur.

-Merci, en passant, émit-elle doucement, sourire en coin.

''Reed-Lay?''

Il se retourna vers elle, un sourcil relevé. Puis Jonathan ricanna.

''C'est quoi? Un genre de nom d'artiste?''

Ou ses parents étaient justes hippie? Bull n'avait jamais comprit le délire de donner un prénom bizarre à un enfant. Des trucs du genre Chloé-Papillon, Josée-Pomme, bordel! Ça sortait d'où. Il avait connu une fille du nom de Marie-Cigale à l'école... Mais Reed-Lay, ça , ça battait des reccords.
Bordel! Voilà qu'elle avait encore lui échapper. Mais c'est pas vrai! Le mercernaire fronça les sourcils.
''Demain, c'est fermé.'' lâcha-t-il, sur le coup de la panique.

Il n'avait pas encore descidé ce qu'il allait faire d'elle. Vite!

Jonathan s'avança vers elle, sourcils froncés.

''Écoute, tu sais pas ce qui traîne dehors... Au pire, je t'appel un taxi?''

Elle se retourna vers lui et sourit en coin, le regard un peu plus sombre qu'au début.

-Disons que c'est un nom qui a une importance un peu mystique dans la famille, fit-elle avant de se retourner vers la porte prête à sortir.

''Demain, c'est fermé.'' lâcha-t-il la faisant sursauter.

-Oh. Elle se retourna vers lui et resta songeuse un moment, les yeux rivés sur lui. Elle haussa les épaules finalement. Peu importe, je reviendrai quand ce sera ouvert! Ça ne risque pas d'être fermé toute la semaine quand-même.

Il avança son immense corps imposant vers elle et Ray se sentit fondre contre la porte, enfonçant sa tête entre ses épaules. Ce qu'il était grand! Ses yeux rose le parcoururent rapidement, il avait de grosses mains puissantes, des jambes et des bras beaucoup trop musclés! Des épaules et un dos si large! Bon Dieu! ce qu'il était grand! Ray avait l'impression qu'elle venait de remarquer à quel point il était intimidant, maintenant qu'il s'avançait vers elle avec se regard, cet air bourru, ses mâchoires serrées...

''Écoute, tu sais pas ce qui traîne dehors... Au pire, je t'appel un taxi?''

Elle resta figée un moment par la surprise avant d'avaler de travers. Son pouls accéléra, cognait dans ses tempes. Elle avait chaud. Ses mains tremblaient et elle les cacha tant bien que mal dans son dos tendu. Ray hocha la tête doucement.

-Oui, bonne idée! J'avoue que la ville est loin un peu.

Elle ricana et détourna son visage au moment où la broche de bois qui tenait ses cheveux tomba au sol, libérant ses dreads qui tombèrent devant ses grands yeux rose comme le ciel quand le soleil se couche derrière des nuages blancs qui faisaient penser à de la barbe à papa.

Bull vit l'effet qu'il lui faisait à la façon dont elle le détaillait. Il l'intimidait. Instinctivement, il s'en félicita.

Le vampire se posta devant elle, la coinçant entre le portique et lui-même. Oh! Merde ! Elle était vraiment trop appétissante, tellement unique, tellement belle. La promesse qu'il s'était faite devenait de plus en plus difficile à tenir. De plus, s'il devait la tuer, Éloïse le remarquerait tout de suite, et il serait de nouveau punit. Son mentor persistait à lui faire boire du sang de porc.

Bull vit sa broche se briser, puis ses cheveux coloré retomber mollement sur ses épaules, libérant par la même occasion une effluve délicieuse et enivrante. Ses yeux s'illuminèrent et il crut sentir ses crocs allonger dans sa bouche. Sa gorge. Son sang. S'abreuver. Jonathan, soudain menaçant tendit la main vers son visage... Mais se retint à la dernière seconde.

Bull retrouva difficilement ses esprits. Sa gorge semblait le brûler. Il ne devait pas tuer. Pas ici. Pas dans son refuge. Le mercenaire lui fit dos, chacun de ses muscles horriblement crispé.

" Le téléphone est derrière. Suis moi."

[HJ: tu tentes le diable, démone XD]

Ray pinça les lèvres. Un frisson parcouru son dos et elle vit Jonathan lever la main vers elle comme s'il allait tasser ses cheveux de devant son visage. Mais il se retint et elle tourna son visage surpris vers lui avant d'avaler de travers devant son air si sombre. Elle se pencha lentement et ramassa sa broche de bois sur laquelle de jolies fleurs colorées avaient été peinturées en fines perles de peinture. Ce qu'il était étrange. Il s'éloigna d'elle alors qu'elle se relevait et toute la pression qu'il exerçait sur elle se dissipa peu à peu lui permettant de respirer normalement, son pouls reprenant un rythme normal. Il lui semblait être terriblement tendu et cela l'inquiéta légèrement. Peut-être qu'elle n'était pas supposée être ici et qu'il avait peur qu'on les voit?  

" Le téléphone est derrière. Suis moi."

Ray le suivit en trottinant, la broche dans son poing fermé, serré contre son coeur. Son regard était posé sur le sol. Elle se demandait bien ce qui allait arrivé après cela? Elle reviendrait quelques jours après récupérer sa moto et puis... et puis voilà. Elle fronça les sourcils. Parfois elle ne comprenais pas ses cartes. C'était bien difficile de comprendre les messages subtils qu'ils tentent de passer.
Elle était si perdue dans ses pensées qu'elle ne le vit pas s'arrêter et le heurta dans le dos, cognant sa petite tête étourdie contre son omoplate. Ray se retrouva les fesses sur le sol. Ses grands yeux écarquillés par la surprise parcoururent rapidement la pièce avant de s'arrêter sur Jonathan. Elle ne pu retenir un ricanement.

-Désolée, je regardais pas vraiment où j'allais, émit-elle en étirant son bras pour ramasser sa broche qui était tombée aux pieds du grand et beau garagiste.

[HJ:ça fait toujours plaisir! XD]

"Je crois que j'ai noter le numéro d'un taxi pas loin." Lui dit-il, d'un ton bourru.

Plus vite elle partirait et mieux il se sentirait. Non en fait, il souffrirait énormément de son départ. Mais au moins, il n'aurait pas Éloïse sur le dos. Reed-Papillon-Pomme lui emboîta comme il entrait dans l'arrière boutique.

Cette pièce servait surtout de dépôt. Elle était cruellement en désordre. Jordan avait installé un petit bureau près de la fenêtre. Le téléphone devait bien se trouver sous l'une de ces piles de papiers. Bull s'arrêta devant le fameux bureau et se mit à fouiller, tendue. Sa présence entêtante continuait de le hanter.

Sans crier gare, il la sentit se percuter à son dos. Jonathan se retourna, agacé. À quoi elle jouait? Elle voulait vraiment crever ou quoi? Quel ne fut pas sa surprise de la retrouver sur le derrière?

"Qu'est-ce que tu fais sur mon plancher toi?" Grogna-t-il en lui tendant la main.

Il l'attrapa sans faire de manière et la souleva sans efforts.

"ouais je vois ça. Debout."

Lorsque Reed-Papillon-Pomme se retrouva sur pied, Bull ne la lâcha pas tout de suite. Au contraire, il garda sa main autour de son poignet où il pouvait sentir son pouls. Ses yeux s'arrondirent comme il posa son regard sur son bras. Il cru voir ses veines pulser sous sa peau. Cette fois, ses bonnes résolutions prirent le bord.

Il planta son regard dans le sien, maintenant son bras dans les airs, il la fit reculer contre le mur. Il était déjà plutôt exceptionnel de sa part d'avoir résister jusqu'à maintenant. Mais le prédateur en lui était trop fort.

Le vampire prit une seconde pour humer son parfum, puis il recouvrit sa mâchoire de sa main . Il l'obligea a tendre le cou. L'instant d'après, il plantait ses crocs dans sa gorge.

"Qu'est-ce que tu fais sur mon plancher toi?"

-Heu je... je... Balbutia-t-elle en glissant une mèche rose derrière son oreille.

Il l'attrapa par le poignet une fois la broche entre ses doigts et elle leva son visage vers lui en hoquetant de surprise.

-Je... je regardais pas... murmura-t-elle de nouveau en déglutissant.

"ouais je vois ça. Debout."

Il la souleva du sol sans pitié et elle poussa un petit gémissement de douleur en posant sa petite main tremblante contre son poignet large puisqu'il ne semblait pas vouloir lâcher sa main. Ses yeux mi-clos suivirent le regard de Jonathan et elle fixa son bras au travers de ses longs cils. Elle entrouvrit les lèvres et se mit à paniquer voyant bien que quelque chose n'était vraiment pas normal. Elle tourna vivement son visage effrayé vers lui et croisa son regard de prédateur... oui un prédateur c'est ce qu'il était! Ray sentit ses jambes devenir molles et elle ne se débattit aucunement lorsqu'il souleva son bras. Elle se laissa même guider jusqu'au mur où son dos s'affaissa dans un froissement de tissus. Elle ne le quitta pas une seconde de ses grands yeux rose terrifiés. Elle qui avait toujours rêvé de voir un monstre! Jamais elle n'aurait cru qu'ils étaient si... monstrueux... Le regard de Jonathan était horrifiant, son regard la pétrifiait d'horreur devant le sort qui l'attendait.
Ray leva son menton et ferma les yeux, pinçant ses lèvres tremblantes en le sentant humer doucement son odeur si humaine! Elle sentit sa puissante main saisir sa mâchoire et elle ne résista aucunement, tournant son visage de côté, offrant son cou sans demander pourquoi. Ses grands yeux rose devinrent humides et sa vue s'embrouilla. Elle serra les dents et posa un regard amer vers l'homme qui venait de décider de son sort sans lui donner le choix sur sa vie ou sa mort.
Lorsqu'elle aperçu les crocs elle ferma les yeux et puis elle sentit une vive douleur dans son cou. Reed-Lay poussa un cri de douleur et de son bras libre elle s'accrocha au chandail de Jonathan en renversant sa tête vers l'arrière, haletante et étourdie. Tout se mit à tourner autour d'elle, sa vue était floue et la pièce semblait vouloir s'écrouler sur elle. L'odeur du vampire emplit ses narines et elle ferma les yeux. Ses lèvres s'entrouvrirent lentement et son bras tomba mollement à côté de son corps de plus en plus lourd. Une larme coula sur sa joue et elle poussa un soupir las. Pourquoi aujourd'hui, maintenant? Pourquoi lui?
Elle ouvrit les yeux doucement et les posa faiblement sur Jonathan, elle n'avait plus la force ou le courage pour tenter quoi que ce soit maintenant... La broche glissa doucement d'entre ses doigts et se retrouva au sol à ses pieds.

La jeune fille lâcha un cri mais le mercenaire ne l'entendit aucunement, comme en transe.
Elle ne lui opposa aucune résistance, et heureusement pour elle, car il ne savait pas s'il aurait pû se contrôler.

Bull lâcha un grognement purement animal, la maintenant contre le mur, plaquant son corps contre le sien. Il connut enfin la plaisir de goûter le sang humain, s'abreuvant à même ses veines. Le vampire de pouvait comparer cela à rien de ce qu'il avait déjà connu. Même dans ses quelques souvenirs d'enfances, aucun de ses mets préférés n'égalaient ce goût extraordinaire. Ensoleillé... Coloré... Vibrant de vie. De jeunesse.

Milles émotions le parcoururent alors que son sang coulait dans sa gorge. Jonathan grogna de nouveau, de satisfaction cette fois. Il enserra sa taille, comme il sentait Reed-Papillon-Pomme s'alourdir dans ses bras. Comment Éloïse avait-elle pu le priver d'un tel délice? Pour la première fois de son existence, il savourait la vie, à travers la mort elle-même.

Il relâcha son poignet pour glisser sa main dans le creux de sa nuque afin de mieux la soutenir. Au bout de quelques secondes, il ferma les yeux.

Allait-elle réellement mourir ici? De cette manière si pathétique. Son visage se couvrit de larmes. Elle était si jeune! Son insouciance allait maintenant la faire payer. Ah si naïve! Lise aurait fuit elle... Elle ne serait jamais restée là! Pourquoi Ray était-elle restée? Parce qu’inconsciemment elle se doutait de quelque chose? Parce qu'elle ne voulait pas suivre les élans de panique de son pauvre coeur qui battait de plus en plus faiblement? Parce que pour la première fois elle croisait le regard de quelqu'un qui avait vu plus que son simple corps? Elle hoqueta en serrant les dents. Elle n'avait pas envie de mourir! Pourquoi cette insolente personne allait-elle décider à sa place...
Ses grands yeux rose se posèrent sur le sol et elle vit la broche de bois qui tremblait près de ses pieds.
Le vampire grogna contre son cou et elle cru que ce bruit guttural résonnait dans ses oreilles sans cesse. Son puissant corps se blotti contre le sien et un étrange soupir s'échappa de ses lèvres. Malgré qu'il était entrain de lui enlever la vie, le contacte de son corps contre le sien si frêle la rassura. Elle sentit sa puissante main lâcher son poignet engourdi. Son bras glissa mollement et sa petite main se posa sur l'épaule de son assaillant. La puissante main meurtrière se glissa doucement sous sa nuque qui soutenait sa tête lourde. Un frisson chaud et rassurant parcouru tout son corps. Ray entrouvrit les lèvres dans un nouveau soupir chaud.
Qui aurait cru que mourir était si plaisant? Jamais elle ne s'était sentie aussi bien qu'en ce moment. Elle sentait son corps se libérer d'un poids dont elle n'avait jamais eu conscience avant. Elle souleva son autre main et enroula le puissant cou du vampire de ses deux bras en blottissant son corps fragile contre le sien trop puissant et trop solide. Sa main tremblante se glissa dans ses cheveux et elle ferma les yeux doucement avant de murmurer son nom du bout de ses lèvres humides, se laissant bercer au creux de ses bras, son corps de plus en plus froid contre le sien déjà bien glacial.

Sa jeune et merveilleuse victime se pressa davantage contre lui, jusqu'à entourer son cou robuste de ses bras, dans cette étreinte mortelle. Bull semblait bien partit pour l'achever... Puis il cru entendre son nom. Jonathan.

Le vampire ouvrit grand les yeux. C'était elle qui l'avait appelé? Ou était-ce Éloïse? Il finit par s'écarter quelque peu, la retenant néanmoins prisonnière du cercle de ses bras. Qu'est-ce qui venait de se passer? Bon sang! La fille! Il s'était jeté sur elle! Dans son garage! Alors qu'il n'avait qu'une règle: pas de victime ici.

Ses crocs se rétractèrent et il chercha son regard.

"Bordel!"

Le vampire fronça les sourcils, pas spécialement inquiet pour elle... Plus pour lui qui allait se faire chauffer les fesses.

"Eh! Reed! ... Merde... Reed!"

Il la secoua un peu. Les joues de la jeunes humains ruisselaient de larmes. Quand avait-elle pleuré?

"Ça va aller.. Attends... Merde!!"

Il jeta des regards inquiets à gauche et à droite, craignant de voir surgir son mentor.

La douleur dans son cou cessa aussi soudainement qu'elle avait commencé. Était-ce déjà fini? Elle ne réussi pourtant pas à ouvrir ses yeux malgré son désir de voir le visage du grand monstre. Elle poussa un petit gémissement faible et triste. Elle entendit des sons incompréhensibles sortir de la bouche ensanglantée de Jonathan qui semblait s'énerver près d'elle. Un puissant frisson parcouru son corps léger comme une plume. Jamais elle n'aurait cru que c'était possible de se sentir si bien! S'en était presque jouissif.
Ray laissa tomber ses bras et sa tête s'affaissa contre l'épaule du vampire qui s'agitait de plus en plus. Elle sentait sa panique envahir son âme à elle comme s'ils étaient connectés l'un à l'autre.
Tout autour d'elle tournait doucement. Les odeurs semblaient être plus sucrées. La pièce était immense comme si les murs s'éloignaient d'elle prêts à ouvrir le plafond pour la laisser s'envoler. Ses pieds ne touchaient plus le sol, ils étaient posés sur une surface si moelleuse que seuls les nuages pouvaient, à première vue, avoir une telle texture douillette. Les lèvres de Ray s'étirèrent dans un mince sourire. Elle envoyant sa tête vers l'arrière et ouvrit doucement ses yeux. Au travers de ses cils elle, la lumière des néons vint l'aveugler. Tout était blanc autour d'elle et les lumière se transformaient en un puissant soleil sous son regard affaibli.

Une petite voix dans sa tête pourtant l'empêcha de refermer les yeux. Elle ne pouvait pas mourir maintenant... Elle le savait. Tout son corps le savait et tremblait de ce désir de vivre. Ray releva doucement la tête en reniflant légèrement. Ses pieds retrouvèrent le sol du garage. L'une de ses mains s'accrocha désespérément au chandail de Jonathan et l'autre vint essuyer ses joues et ses yeux humides. Elle hoqueta à nouveau et éclata en sanglots amers. Non mais! le pas gêné! Lui faire une peur pareil. À quoi il jouait celui la? Malgré sa colère elle resta blotti contre lui trop faible pour se tenir sur ses jambes et étrangement désireuse de retrouver l'étrange état de transe dans lequel il l'avait plongé.

Et la voilà qui chialait. Bordel! Il ne pouvait pas la laisser s'écraser comme cela derrière son garage. Et si elle se vidait de son sang  ,comme cela, sur le sol... Ce serait l'enfer de tout nettoyer. Et l'odeur entêtante de Reed-Papillon-Pomme finirait par alerté Éloïse au moment où elle mettrait les pieds dans le garage.

Il lâcha un juron qui aurait pu faire pâlir un travailleur sur un chantier de construction. Puis, il la souleva dans ses bras, sans aucun effort, cherchant où la cacher.Ou du moins pour le moment.
Jonathan décida de l'emmener à l'étage où se trouvait une sorte de loft qui le dépannait, à l'époque, les soirs où il était trop fatigué pour rentrer chez lui.

Bull continua de jurer comme un charretier, à cause de sa bêtise, alors qu'il montait les escaliers.
Il la déposa sur le canapé.

Le vampire se prit la tête ,quelques secondes, entre les mains. Il était encore complètement griser par le goût de son sang, il avait de la difficulté à penser clairement.

Il la souleva de terre et elle se retrouva toute blotti contre lui. Ray posa sa tête lourde contre son épaule en soupirant. Elle se sentait déjà mieux, trop faible pour se tenir ou même garder les yeux ouverts. Elle était si molle qu'on aurait bien cru à un cadavre!

Le moment qu'elle passa dans ses bras lui sembla si long qu'elle sursauta presque lorsqu'il la déposa doucement sur un divan. Elle posa un bras devant ses grands yeux et soupira en dirigeant son autre main tremblante vers son cou sanglant.

Ses pensées vaporeuses passaient d'une idée à l'autre Vull dans sa forêt des merveilles... Jia Li... ce qu'elle aurait aimé être dans ses bras en ce moment! Lise, oh! Lise qu'allait-elle dire si elle voyait l'état de son cou? Et tout cela était sous la seule condition que Jonathan ne la tue pas et la laisse partir...
Ray n'allait certainement pas se laisser mourir ici... elle devait aller à l'hôpital ou chez elle au moins. Elle se redressa lentement, les yeux rivés au sol, sa main toujours appuyées sur sa blessure béante.

-T'es rusé quand-même, maugréa-t-elle en se frictionnant la nuque. Pour un garagiste j'veux dire.

Toute tremblante elle se poussa sur le sofa pour se lever sur ses jambes vacillantes. Elle ne voyait plus clair et n'avait qu'une pensée en tête, qu'un désir : sortir d'ici, fuir loin de cet endroit et de cet homme, ce monstre qui lui avait fait vivre un des plus beaux et étranges moments de sa vie.

-Merci de me laisser en vie! fit-elle d'un ton arrogant en chancelant vers la porte. Si ça te dérange pas... j'vais rentrer chez moi, ok...?

Elle s'appuya contre la porte, le front posé sur la surface froide, les larmes coulants abondamment contre ses joues brûlantes. Ce qu'elle ferait pour un bon bain chaud en ce moment! Avec Chen peut-être... Elle avait bien envie de l'appeler en ce moment, elle était désespérée...

[HJ: y a quelque chose de très ironique dans le titre finalement xD]

Jonathan tressaillit en l'entendant parler. Le vampire la croyait inconsciente. Il leva vers elle des yeux ronds, puis il grogna.

"Quoi? Ça veut dire quoi ça?"

Voilà qu'elle délirait! Merde! Merde! Et cette merveilleuse odeur de sang qui assaillait de nouveau ses narines. Prends en encore plus! Encore! Il en reste! Vide la totalement lui intima le plus noir de ses instincts.

Non! Sinon tu auras un cadavre sur les bras. Éloïse va finir par le découvrir... Puis me tordre le cou. Ou pire.

Interdit, Bull la regarda se lever.

"Eh! Non! Tu vas où comme ça...! Eh!"

C'était ça sa seule réaction? Face à un prédateur sanguinaire qui lui avait sauter à la gorge? Sa victime le quittait tranquillement, sans paniquer. Comme s'ils avaient baisers et que "merci! Bon soir! Et à la prochaine!"

Une fois de plus, Bull lui barra la route.

"Tu n'iras nul part" tonna-t-il, les yeux rouges de colère.

Elle allait alerter tous les vampires de la ville... Et les nouvelles allaient vite dans la communauté de monstre. Que faire? Personne ne lui avait dit quoi faire en de pareille situation. Il s'était comporté en vrai novice! La seule solution qui lui paraissait logique c'était de la tuer... Mais là encore, ce ne l'était pas du tout, logique. Cette entêtante odeur de sang l'empêchait de se concentrer.

Il la poussa de nouveau vers le canapé, tentant de se montrer menaçant pour paraître plus persuasif.

"Assied toi. Et n'bouge plus! Je vais... Je reviens!"

Bull se dirigea vers la petite salle d'eau qui avoisinait la chambre. Autant trouver de quoi pour fair arrêter les saignements. Il n'était pas médecin mais la blessure n'était sûrement pas assez profonde pour la tuer. Et puis, il avait vu Éloïse le faire tellement souvent!

Il revint bien vite avec une courte serviette et lui tendit, l'air bourru. Cette situation était terriblement ridicule.