Tard dans la nuit ou tôt le matin [pv Vyle]

Mélissandre avait déjà eu une grosse journée, elle s'était levée tôt pour finir ses devoirs avant midi après quoi elle était partie faire quelques clichés tout l'après-midi. L'ondine était rentrée vers 18h, avait mangé et avait pris une douche et s'était changée pour son job.

La nuit n'était pas du tout aussi chargée, ni aussi passionnante à part deux/trois bagarres qui avaient déjà éclatées mais vite réglées. Ses habitués, pour la plupart alcooliques, étaient toujours présents. Les groupes d'étudiants étaient également là. Elle passait en revue des détails sur les clients, sur ses collègues.. Du genre, un maquillage raté, un style abominable..

Mel' faisait et refaisait son planning dans sa tête, ses jours de cours, ceux où elle finirait plutôt, le jour où elle devrait faire ses courses, ses répétitions de musiques, ses photographies et son blogs à mettre à jour etc mais la jeune femme commençait à manquer d'inspiration pour occuper sa tête pendant qu'elle servait les clients.


*J'espère tellement que quelqu'un ou quelque chose fasse irruption avant que je ne m'endorme...*

Vyle n'avait pour habitude se coucher tôt. Ce n'était pas un luxe qu'il pouvait se permettre. C'était un forcené du travail. Il aimait ce qu'il faisait d'ailleurs. Le journalisme et l'écriture étaient ses passions. Il avait commencé dès qu'il avait fini la fac. Très vite son style littéraire, son franc-parlé et sa tignasse bi-color avaient fait de lui le chroniqueur vedette du journal. Il était désormais connu et reconnu. Nombre de gens achetait le Ténébris-Sunlight pour lire ses chroniques quotidiennes ou bien ses articles hebdomadaires ou encore ses dossiers mensuels, complets, contenant des détails croustillants en tous genres.

Ce soir était un des nombreux soirs, où il avait dû arpenter la ville à la recherche d'informations. Tant pour son métier de journaliste que pour son activité clandestine au sein de l'Organisation Monstrueuse. Quand il avait quitté son appartement le matin, il se doutait qu'il n'aurait pas le temps d'y passer. Il avait donc laissé Pongo à sa meilleure amie, Gemma. S'il n'avait pas confiance en grand monde, voir personne même, vu qu'il était légèrement paranoïaque, il savait que l'elfe noire était la seule personne sur qui, il pouvait compter, contre vents et marées. C'est pour ça qu'il lui laissait parfois la charge de son dalmatien qu'il aimait tant.

Il était tard, ou tôt, à n'en plus savoir. La nuit avait été très fructueuse. Il regarda l'heure. Hum... comme il avait un rendez-vous, en début de matinée, autant ne pas se coucher. Il se dit qu'il pouvait encore aller boire un verre. Après, il rentrerait, se prendrait une douche, un petit déjeuner copieux et un litre de café avant de repartir pour une autre journée remplie.

Il rentra dans le bar et s'installa au comptoir. A l'heure qu'il était, les poivrots aimaient bien raconter à qui voulaient l'entendre des histoires qui n'étaient toujours si dénuées de sens. Certains parlaient monstres, d'autre UDPH. Il était toujours de bon ton de prendre la température des rumeurs. Ce n'était jamais du temps de perdu. Tant qu'a passé une nuit blanche, autant qu'elle serve à quelque chose. Il s'assit donc sur un des hauts tabourets et attendit que l'on prenne sa commande.

Soufflant de temps en temps, Mel lavait le sol derrière le bar. Tous les clients consommaient en discutant plutôt bruyamment, des rumeurs, des critiques, de la politique, des amourettes, UDPH, OM, cours, futur école etc.. Tant de sujets qu'elle croyait que sa tête allait bientôt exploser.

Elle partie reposer son seau et sa serpillière dans le cagibi, prenant 2 minutes pour reposer son corps et son esprit et reprendre du courage pour affronter à nouveau tout se vacarme sans parler de la musique en fond. Prenant une grande inspiration elle repartie en direction du bar, voyant une nouvelle tête qu'elle devait servir. Il était seul, ou alors avait-il un ou une partenaire qui devait le rejoindre ? Au fond ça n'a pas d'importance, mis à part l'argent qui rentrerait dans la caisse. Mélissandre se pointa devant lui, le comptoir les séparant, s'armant de son plus beau sourire.

"Salut ! Je peux vous servir quelque chose ?"

Vyle attendait qu'une personne vienne prendre sa commande. En attendant, il avait sortit son carnet de journaliste. Il prenait des notes sur les prochains écrits qu'il allait faire. Il écoutait d'une oreille distraite ce qu'il se disait, mais pour le moment rien n'était susceptible de lui convenir. Il avait beau avoir travaillé toute la journée et une partie de la nuit, il continuait encore. Il avait une chronique à sortir tous les jours, il fallait bien qu'il commence à mettre à plat se qu'il allait pondre. Celle de demain était déjà dans les rouleaux de l'imprimante. Après tout, le papier sortait à cinq heures et demi. Il fallait donc que l'imprimante tourne dès minuit au plis tard. C'était la dead line...

Il sursauta quand la jeune femme le salua. Il était tellement concentré et à l'affût de d'autres bruits environnants. Il releva la tête, presque étonné vers elle. Il la jaugea rapidement. A première vu, il ne pouvait pas dire si elle était humaine ou non. Mais il était le premier à se méfier des apparences trompeuses. Après, il était assez connu dans le monde obscure. Les gens savaient qui, il était. Puis avec sa tignasse particulière... il ne passait pas inaperçu. Certains humains pensaient qu'il entretenait un look atypique, que c'était une graine de folie de sa part, voir même de la rébellion ! Mais non c'était parfaitement naturel ! Quel humain pouvait avoir ça de toute façon ? Trop invraisemblable pour que l'UDPH y ait fait attention.

« Euh... Pardon. Je ne vous ai pas entendu arrivée. Je veux bien un whisky sec s'il plaît. »

Il posa son stylo et son calepin. Il se redressa un peu.

« Vous êtes nouvelles ? C'est la première fois que je vous vois ! »

La jeune femme guettait une réaction de la part de son nouveau client qui lui disait quelque chose, elle était sur de le "connaître" mais n'arrivait pas à se rappeler son nom.. Cherchant désespérément, il leva alors les yeux sur elle en sursautant. Elle étouffa un petit rire, gardant cependant un sourire amusé sur le visage alors qu'il s'excusait et passait sa commande.

"Je vous en pris, je vous sers ça tout de suite."

Elle s’exécuta en face de lui tout en réfléchissant toujours à l'identité de cet homme qui se mit à l’interroger.

L'ondine se redressa en posant le verre de whisky sur le comptoir, toujours avec sourire.

"Et bien.. Oui et non. Je ne travailles que le samedi soir donc ça ne m'étonne pas."

Elle remarqua alors le calepin et le stylo, et ça fit tilte dans sa tête. "Vyle Dahl Maz Yien". Elle s'exaspérait elle-même de ne pas l'avoir reconnu plus tôt. Elle se sentit quelques peu soulagée d'avoir affaire à un membre de l'OM mais pas trop. C'était un harpie et puis elle ne le connaissait pas. Mais l'excitation était bel et bien là, ces articles n'étaient pas mal du tout ! D'ailleurs.. Il était peut-être là pour le travail ?

"Dites.. Excusez ma curiosité mais.. Vous êtes là pour le travail ou pour vous détendre ?"

Ne rien dire de suspect, elle devait faire attention à ça.

Il était tard... ou bien tôt... En réalité, Vyle ne savait plus trop. Il avait commencé à perdre la notion du temps. Cela lui arrivait quand il faisait des journées continues... nuits comprises. Même s'il n'était pas à son galop d'essai, cela restait quand même assez éprouvant pour lui. Puis demain ne s'annonçait pas moins facile qu'hier... Ou bien aujourd'hui et hier ou demain et aujourd'hui ? Bah, il savait plus trop à dire vrai. Pas évident de se situer quand on ne dormait pas. Une chose était sûre cependant, c'est que dès qu'il rencontrerait son oreiller il s'effondrerait dans un sommeil lourd et profond.

Même s'il était capable d'enchaîner plusieurs journées d'affilées, il avait quand même besoin de sommeil un jour ou l'autre. Il imaginait déjà les remontrances de sa mère... ou pire encore... celle de Luce, la vice- présidente de l'OM. Il était difficile de l'imaginer, mais cette femme était bien plus protectrice qu'elle ne le laissait penser. Et le harpie était son protégé. D'ailleurs, il était à sa botte depuis maintes années déjà. Il avait de nombreuses dettes envers elle. Mais il ne visualisait pas leur relation de cette façon. D'une certaine façon, Luce était un peu comme un membre de sa famille, une sorte de tante qui avait autorité sur sa personne.

Il leva les yeux vers la serveuse et hocha la tête. Il prit le whisky qu'elle lui servit et en but une gorgée. Quand elle lui dit qu'elle n'était là que les samedis, il hocha la tête. Le plus souvent ce jour-là, il était au gloomy's ou bien avec Gemma chez l'un d'eux. Mais rarement sur ce créneau-là. Puis elle lui posa une question. Il sourit avant de répondre. Elle l'avait reconnu.

« Oh en tant que journaliste, ce serait un comble que je ne puisse pardonner la curiosité. Et pour répondre a votre question mademoiselle, je suis toujours en service. C'est là le rôle d'un bon reporter. D'être toujours aux aguets. »

Il avait juste répondu de façon détournée. Il ne disait pas quand il était sur une enquête. Ni quand il n'était pas dessus. Même s'il avait à l'œil la patronne du Darkness Pub, qu'il suspectait, à tord, de travailler pour l'UDPH.

« Et donc vous, si vous ne travaillez ici que le samedi... c'est que vous avez d'autres occupations, non ? » dit il pour faire la conversation après avoir bu une nouvelle gorgée de son verre.

Mél' était tellement excitée ! Elle ne savait jamais vraiment si elle rencontrait des membres de l'OM, de l'UDPH ou même juste des créatures comme elle. De plus, c'était une personne connue et importante autant chez les humains que chez les "monstres".

Elle s'imagina alors pleins de scénario sur différentes enquêtes qu'il pouvait menée ou même s'il était en action d'ailleurs, il était resté vague à ce sujet mais tout ceci lui donnait de l'inspiration, elle avait envie de sortir sur le champs prendre des clichés divers. Mais elle devait garder son calme, il valait mieux pour elle qu'elle se contienne, cacher sa nature était sa priorité.

Elle inspira un grand coup pour répondre sur un ton dès plus normal.

"Je suis étudiante en photographie et évidemment, comme tout le monde, j'ai des passions."

L'ondine ne voulait pas trop étaler sa vie, cela pouvait être ennuyant pour les autres comme pour elle. Elle débuta un peu de vaisselle avec des gants bien évidemment, les conversations avec ses clients ne devaient pas la détourner de son travail.

Vyle écouta la jeune femme en hochant la tête. Oh une jeune photographe en devenir. Le monde regorgeait d'artiste talentueux souhaitant s'exprimer pleinement, mais qui ne perçait jamais. La dure réalité de la vie les rattrapait. Il était difficile de vivre de son art. Bien souvent il fallait compenser par un métier alimentaire à côté. Et c'était visiblement le cas de cette demoiselle. Étudiante. La pauvre. Elle n'avait pas fini d'être désillusionner.

« La photographie est un art intéressant. A la porter de tous et pourtant, si peu de gens savent capter les instants T avec un objectif. De nos jours, il suffit d'un simple filtre issu d'un logiciel bas de gamme pour faire quelque chose de potable. Je regrette parfois l'ère de l'argentique. Bien que le numérique offre de grande possibilité... »

Étant chroniqueur, il travaillait parfois avec quelques photographes pour illustrer ses articles. Il connaissait donc un peu le métier. De plus, il avait un papier sur le sujet. Une chronique cinglante et pleine d'humour comme il savait le faire parfois. Il y faisait la satyre de la retouche d'image. Ce n'était, et de loin, pas son meilleur travail, mais il avait eu son petit succès. Le titre accrocheur avait plus à ses lecteurs. 'Les filtres polarisants ne sont pas fait pour le café ! '. Avec des termes simples, il expliquait aux profanes ce qu'était un filtre et les effets de base que l'on pouvait apporter sur une photo prise d'un appareil numérique. Il argumentait autour de l'avantage pour numérique pour un novice et la difficulté et la précision de l'argentique pour professionnel. Il ne prenait pas vraiment partit pour l'un ou l'autre, mais il les comparait. Après chacun avait ses avantages. Tout était question de l'utilisation que l'on souhaitait en faire...

« Mais je pense que vous devez certainement tenure un blog mademoiselle. Auriez-vous l'adresse que je vous vos œuvres ? »

L'homme savait visiblement de quoi il parlait, d'ailleurs c'était tout à fait normal puisqu'il était journaliste, donc ça n'étonna en rien l'ondine qui était plutôt contente d'en discuter plus ou moins avec une personne extérieur de l'université. Elle buvait ses paroles si l'on pouvait dire cela comme ça.

S'en suivit ensuite qu'il lui demanda son blog alors qu'elle finissait de ranger sa petite vaisselle. Surprise, elle sortit cependant de sa poche arrière de jean une carte avec ses coordonnées "professionnelles" dont son blog photo.

Elle lui lança un sourire tandis qu'elle poussait la carte vers lui.

"Je vous en pris, ça me fait plaisir que quelqu'un comme vous s'y intéresse. Ce n'est pas vraiment du grand art mais je trouve que je ne me débrouille pas trop mal."

La jeune femme marqua une courte pause avant de reprendre, toute émoustillée.

"Je fais surtout des selfies et des photos de modèles, ainsi que mes photos de projets scolaires."

Mélissandre avait peur et en même temps hâte que le grand Vyle Dahl Maz Yien voit ses "oeuvres".