Quand les nouvelles viennent d'elles-même avec un mois de retard... (pv)

Une bourrasque de vent entra en même temps qu'un petit chaperon rouge dans l'armurerie des Elfort. Retirant sa capuche, Raphaëlle Focifère, secoua légèrement la tête pour que ses stupides bouclettes cuivrées se remettent en place. Elle avait encore une fois fuit le labo pour éviter son nouveau patron. Un paquet dans les mains, elle jeta un coup d’œil pour être certaine de ne pas tomber nez à truffe avec ce monstre qui servait de chien à Gemma.

N'aillant absolument rien compris aux conventions sociales, la rouquine était venue sans invitation. Son amie, la patronne de l'établissement avait tenter de la joindre à plusieurs reprises, lui avait envoyé des messages, mais elle n'avait pas répondu à rien. Depuis un mois... C'est au moment où l'on lui avait annoncé que son ancien patron était porté disparu et présumé mort qu'elle s'était fermée comme une huître qui ne veut pas se faire manger. Même un écailleur professionnel n'aurait pas su l'ouvrir. Elle n'avait voulu voir personne, sauf ses cobayes, avec lesquels elle s'était enfermée pendant deux semaines. Puis, elle était sortit et s'était enfermé chez elle quelques jours. Enfin elle avait repris le travail, évitant au mieux son nouveau commandant. Avec tout le retard, elle n'avait pas eu le temps de faire quoi que ce soir, elle n'avait pas envie non plus. Elle avait erré comme une âme en peine, pour enfin doucement rependre pied avec la vie.

Oh, Gemma n'était pas la seule qu'elle avait snobé. Elle l'avait fait subir à sa famille, à Jonas qu'elle aimait tant, à ses quelques connaissances qu'elle fréquentait parfois. Tout le monde avait été logé à la même enseigne. Celle de l'ignorance. Certain c'était inquiété, d'autre la boudait. Mais elle ne comprenait pas pourquoi. Puis bon... C'était Raphaëlle aussi, alors les sentiments des autres... ce n'était pas son problème. Un manque total d'empathie... Alors qu'elle en final, elle en demandait beaucoup inconsciemment. Même si les réactions de ses proches l'horripilaient la plupart du temps, elle était bien contente qu'ils prennent soin d'elle parfois. Quand elle avait trop bu, ou bien quand elle avait faim et que son frigo était vide.

La scientifique se dirigea vers le comptoir. Il y avait un homme, plutôt grand, qui devait sûrement être de la famille de Gemma, à en croire les ressemblances physionomiques faciales... Elle posa son lourd paquet sur le sol. Celui-ci devait être aussi lourd qu'elle, ce qui en soit n'était pas très dur, vu qu'elle était petite et maigre. Comme le frère de son amie semblait l'ignorait, ou pire, ne pas la voir, elle hocha la tête avant de parler.

« Je voudrais Gemma ! » dit elle doucement... ni bonjour, ni s'il vous plaît... ouaip... en gros elle était juste asociale !

Gemma fut réveillée par la sonnerie du téléphone. Oui, elle se payait une sieste, en pleine après-midi et elle s’en foutait. A tâtons, elle attrapa le combiné.

“Allo... Tayel ? Qu’est-ce qui a ? ... Hmm... C’est qui ? ... Elle ressemble à quoi... Hmm !!! ... Fais la monter... Quoi ? Quel paquet ? ... Bon, ben je descend... Et mets le chien dans l’arrière cour !”

Le grand frère de Gemma raccrocha le téléphone et tourna les talons sans un regard ni un mot pour l’humaine. Il disparut dans l’arrière boutique et fit signe à Armando que sortir pour aller dans l’arrière cour. Il ne se fit pas prier, le cabot adorait aller jouer là-bas pendant les heures de travail, surtout lorsque des corbeaux pensaient pouvoir prendre possession des lieux. L’elfe, elle, à l’étage, regardait sa mine pâteuse dans le miroir. Elle était vraiment crevée et elle avait une Raphaëlle qui l’attendait en bas. Elle manquait pas de toupet la peste de venir sans prévenir, après un mois de silence, juste au moment où elle faisait la sieste. Elle choisissait vraiment ses moments tiens ! Renfrognée et à moitie nues, elle faillit descendre comme ça et s’en rendit compte au milieu des escaliers... Revenant ses pas, elle attrapa un pantalon et mit une paire de chaussure avant de gagner la boutique par le colimaçon intérieur. Elle arriva dans l’arrière boutique. Par une vitrine, elle vérifia que son chien était dans la cour et fut rassurée de le voir courir parmi des corbeaux.

Souriant presque, malgré sa fatigue, elle gagna l’armurerie. Elle ne savait pas à quoi s’attendre... Qu’est-ce que la scientifique pouvait bien faire là, à cette heure et avec un paquet énorme. Elle contourna le comptoir, passa une main sur l’épaule de son frère en remerciement et s’avança vers Raphaëlle. Etre dans son armurerie la poussait à prendre son expression de marchante et malgré le ressenti d’avoir été ignorée pendant si longtemps, elle sourit à l’intruse. En revanche, elle n’était pas d’humeur pour les cérémonies d’usage.

“Qu’est-ce qui t’amène ?”

(Hj : merciiiiiiiiiiiii)

« Bah le bus pourquoi ? »

Raphaëlle répondit avec une naïveté presque désarmante. Elle cligna même des yeux une fois ou deux. Elle ne devinait pas que l'elfe en face d'elle avait un quelconque ressentis à son égard. Elle n'était pas la pro pour ça. D'ailleurs pour tout ce qui était conjonctures en temps normal. Et comment aurait elle put deviner que Gemma boudait adultement, alors qu'elle lui souriait. Un peu crispé certes, mais elle ne différenciait pas les divers types de sourire, alors...

La rouquine rendit un triste rictus à son amie, essayant de dissimuler une tristesse passagère. Elle lui tendit le paquet, avec fierté. C'était un peu lourd, mais surtout encombrant, pour elle. Dans le carton, il y avait un nouveau service complet à thé et café. Des tasses flambants neuves, avec des motifs d'armes à feu. Les coupelles qui allaient avec et une théière s'associant avec le reste de la faïence. Bon certes, ce n'était pas comme la cafetière...mais elle pouvait faire office aussi ! C'était sa façon à elle de s'excuser pour sa maladresse. Après tout, tout le monde lui avait fait comprendre qu'elle était responsable de la casse.

« C'est pour toi ! » dit elle avec douceur

« Oh... au fait, j'espère que tu ne me tiens pas rigueur, toi aussi, du fait que je n'ai répondu à aucun message ni appel téléphonique hein ? »

Oui, certains lui en voulaient parce qu'elle les avait délaissés. Elle s'était très égoïstement tourné que sur elle-même ne voulant parler à personne. Elle était le genre de personnage à s'enfermer dans un mutisme quand ça n'allait pas. Après tout, Gemma avait eu par deux déjà une démonstration... et les deux fois c'était Armando qui en était la cause. Jonas avait eu bien du mal à la faire rependre pied avec la réalité... Et puis il s'en était fallu de peu pour qu'elle succombe à son charme fou la dernière fois !

Et puis le ''toi aussi'' démontrait à l'elfe qu'elle n'avait pas été la seule à être snobée. En réalité, la scientifique était juste en deuil. Après tout, elle adorait son patron, l'admirait, même si elle lui faisait vivre l'enfer les trois quart du temps ! Elle leva ses yeux bleus vers ceux de son amie...

Gemma haussa les épaules... Encore une Raphaëllade... Elle ne s'arrêtait jamais celle-là. La scientifique était une pro à le pas comprendre les lieux communs ou les métaphores mais l'elfe n'avait aucune envie de la corriger. Cela aurait prit trop de temps et elle était encore fatiguée de sa sieste trop récemment interrompue. S'avançant vers elle, elle attrapa le carton et le déposa sur le comptoir... Elle devait bien l'avouer, elle était touchée de l'intention et ouvrit le paquet. Là, elle découvrit un service complet à thé et à café et son cœur flancha pendant une seconde. Elle attrapa une des tasse et l'observa un moment sans pouvoir prononcer un seul mot.

Les petits motifs d'armes à feu étaient sacrément mignons pour une vendeuse d'armes qui passait son temps au milieu de pistolets et fusils... Elle aurait put serrer la peste dans ses bras en ce moment et la remercier comme jamais mais c'était Raphaëlle devant elle. L'elfe ne voulait pas risquer de frustrer son amie même si elle lui en voulait de l'avoir abandonnée et jamais rappeler. Un long mois quand même, un mois entier, sans nouvelle et sans retourner ses appels ou ses messages. Doucement, elle posa sa tasse dans le paquet et regarda Raphaëlle avec un fin sourire sur ses lèvres.

“Merci, c'est vraiment gentils. Et non, je ne t'en veux pas.”

Comment était-il possible de lui en vouloir. Elle était si inconsciente des conventions sociales que c'était même égoïste de lui faire remarquer. Gemma croisa le regard de son frère qui la regardait en biais avec une sorte d'expression de reproche. Lui aussi allait lui faire la guerre avec la scientifique. Autant partir, elle ne voulait pas subir le regard de Tayel et son jugement silencieux. Attrapant le paquet elle se tourna vers la rouquine.

“Viens avec moi et ne t'inquiète pas, le chien est dehors.”

Elle fila vers l'arrière boutique et fit entrer son amie à sa suite. En faisant attention de ne rien casser, elle déposa le paquet sur sa commode et invita la scientifique à la suivre dans l'escalier en colimaçon qui menait à son appartement.

Si Raphaëlle manquait clairement d'empathie, elle n'aimait pas quand les gens lui en voulait. Car pour le coup, elle ne pouvait pas rester indifférente quand ils ne lui parlaient plus ou pire lui faisaient des stupides reproches. Les gens lui disaient que c'était mal de ne pas rappeler que c'est incorrect ! Et alors ? Elle était en deuil, elle n'avait pas envie de parler. Que préféraient ils ? Qu'elle leurs téléphone et les insultes parce que tout le monde entier l'agaçait ?

Elle sourit à Gemma, qui était visiblement satisfaite du cadeau. Elle avait longuement hésité dans la boutique. Il y en avait des sobres, plus sympas, plus jolies et moins chers. Mais elle avait complètement craquée sur ce motif-là. Il était... kitsch c'est vrai, mais fait pour Gemma. Elle avait dit qu'elle avait un virus qui faisait qu'elle adorait les armes. Alors, il n'y avait aucune raison pour que ce service-là ne lui plaise pas.

La rouquine soupira de soulagement quand elle appris que le monstre de son amie était pas ici. Elle en avait une telle peur. Puis, l'elfe pouvait confirmé qu'elle ne simulait pas du tout sa phobie. Elle était trop ridicule pour qu'elle puisse faire seulement semblant. Alors bon. Le fait de le savoir loin d'elle, c'était un réel soulagement. Dans les cris, les pleurs et les 'je saute dans les bras du premier pervers venu', la patronne avait déjà vu le spectacle pas toujours réjouissant...

Alors que la scientifique suivait son amie, elle jeta un dernier regard interrogateur à son frère. Une chose dans sa façon d'être lui était étrangement familière. Elle ne pourrait ni dire quoi, ni pourquoi. Ce n'était pas son air sévère, ne le fait qu'il semblait la méprisée... une chose plus profonde et plus ancrée en lui. Si Gemma n'avait pas été humaine, selon elle puisqu'elle n'avait pas de preuve scientifique, elle aurait volontiers sondé le frangin.

« Dis ton frère... » commença t'elle

« Oh et puis non ! Je m'en fiche ! » puis elle sourit en la suivant dans l'escalier essayant de ne pas louper une marche... Bon, elle se contenta de hausser les épaules et d'avancer.

Gemma dévisagea son amie quand elle commença à parler de son frère. Ce n'était pas elle du tout de commencer à parler et de s'arrêter. Elle s'arrêta dans son élan et regarda les iris bleus de la scientifique. Elle pourrait la questionner et creuser la question. Où voulait-elle en venir avec cette question au juste ? Elle vit le sourire de Raphaëlle et le lui rendit comme par réflexe. Bon ben si elle s'en fichait, pourquoi continuer. Avait-elle capté une onde monstrueuse venant de lui. Tout en montant, Gemma se demanda si son aura d'elfe était palpable pour quelqu'un comme la rouquine. Travaillait-elle avec des elfes ? A cette pensée elle en frémit presque... Ok, juste pour être sûre et prévoyante, elle n'allait pas tenter le diable et garder ces deux très loin l'un de l'autre.

Elle conduit la jeune femme vers son appartement et la fit entrer dans le salon. La pièce était simple mais chaleureuse. Gemma avait une passion pour les couleurs profondes, même violentes. Elle affectionnait son appartement parce qu'il était comme elle, badass ! Lui montrant la pièce, elle lui fit signe qu'elle pouvait s'installer sur un siège de son choix. Autour d'une table basse se trouvait des canapés et des fauteuils en pagaille avec pleins de coussins extrêmement confortables. C'était son passe-temps favoris de se vautrer sous des couvertures avec tous ses coussins pendant ses jours de congés.

L'appartement, à par refléter parfaitement l'elfe, n'avait rien de particulier. Il était un peu en pagaille oui, avec un salon, cuisine, salle de bain et deux chambres. Ce n'était pas vraiment un grand endroit mais c'était très agréable pour une personne. Même deux auraient put y vivre tranquillement avec chacun leurs espaces et sans se marcher sur les pieds. Elle se posa sur son fauteuil préféré et s'installa entre les coussins.

“Oh mais je manque à tous mes devoirs, tu veux boire quelque chose ?”

Remettre en question l'humanité de Gemma, non elle n'en avait pas envie. Elle pouvait aisément le faire. Mais cela aurait mis un terme à son amitié avec elle. De plus, elle aurait été obligé de le signaler à l'UDPH et elle n'avait pas vraiment envie de la voir dans une cellule. En dehors de ça, elle ne lui semblait pas dangereuse ! S'il y avait aussi bien une chose qui caractérisait la rouquine, c'était qu'elle ne posait pas de question dont elle ne voulait pas connaître la réponse. Puis Gemma avait tout d'une humaine. L'apparence, le caractère... en dehors de son frère qui lui avait laissé une impression étrange. Mais il pouvait juste avoir un problème psy ! Y avait plein d'humain aussi qu'elle trouvait étrange. Genre son concierge, qui lui avait interdit de fumer dans l'ascenseur ! Il n'était même pas la quand elle avait sa cigarette ! Étrange non ?

Elle entra dans la pièce principale. Appartement sans prétention dirait certain, elle, elle y voyait un charme fou. Le sien ne ressemblait à rien, il était abîme, la peinture s'écarquillait et aucun meuble n'était assortit au reste de l'intérieur pas du tout coquet. Celui de son amie à côté lui donnait l'impression d'être juste parfait ! Pas autant que celui de Jonas, où elle avait le sentiment d'être dans une brochure. Bref, elle s'y sentait vraiment bien.

Elle s'assit sur le canapé. Son visage se tordit légèrement de douleur. Machinalement, elle plaça sa main droite sur sa poitrine. Elle sentit comme un coup de poing. Sa côte lui faisait atrocement mal. La blessure était très ressente et datait d'à peine une semaine. Son charmant docteur lui avait sauvé la vie, la secourant d'une noyade garantie et avait fait repartir son coeur qui s'était arrêté de battre quelques minutes. Aucun dommage cérébral n'était à déclarer. Cela aurait pu. Mais non, il avait réagit à temps.

« Oh je vais éviter de prendre de l'alcool cette fois ! J'ai aucune envie harceler Jonas ce soir ! Une chance inouïe qu'il n'ait pas tout raconter à mon frère ! Sinon tu peux être certaine d'une chose, c'est qu'il m'aurait encore fait une morale comme si j'étais qu'une gamine de quinze ans ! » dit elle dans une grimace

« Un thé ce sera parfait. Puis bon, je vais passer ma nuit au travail, alors autant être sobre ! »

Gemma ne vit pas la douleur de Raphaëlle lorsqu'elle prit place, elle était trop fatiguée pour être aussi observatrice. Elle accepta néanmoins de faire du thé. Tout en se levant, elle se dirigea vers la cuisine en plan ouvert et commença à faire bouillir de l’eau.

“Pas d’alcool pour moi non plus, c’est un peu tôt pour ça.”

En plus elle venait de se réveiller, il ne fallait pas charrier non plus. Gemma buvait de temps en temps mais pas directe au réveil alors qu’elle avait encore pas mal de choses à faire. Ca pouvait être extrêmement grisant de boire au soleil en pleine après-midi mais pas cette fois-ci. D’ailleurs, elle avait besoin de quelque chose de solide pour se réveiller complètement et être alerte. Genre un café par perfusion intraveineuse ne serait pas malvenue en cet instant. En plus, il fallait être sacrément vif pour pouvoir suivre une conversation avec Raphaëlle. Elle passait du coq à l’âne en un dixième de seconde et c’était parfois assez compliqué de suivre sa façon de penser.

Tout en préparant un plateau, elle commença à faire couler du café, ce type de café qui aurait réveillé un mort. Lorsque finalement, elle revient vers le salon, elle se vautra presque sur son fauteuil, trop fatiguée pour s’asseoir convenablement. Qu’est-ce qu’elle aurait donné pour une heure de sommeil en plus... Ses heures sup à l’OM étaient en train de la vider de toute l’énergie qu’elle avait en réserve.

“Et pourquoi dois-tu passer toute ta nuit au travail. T’as prit du retard ?”

Elles avaient au moins un point en commun ces deux-là, elles allaient passer une nuit blanche. Ca ne l’aurait pas dérangé normalement mais la perspective de croiser les créatures les plus perchées de l’OM toute la nuit. Oh le cauchemar ! Surtout qu’ils s’arrêtaient pour lui parler en plus, comme si elle avait du temps de faire ami-ami avec les monstruosités qui peuplaient les couloirs. Avec un peu de chance, Vyle passerait lui faire un câlin... A l’oppose, elle aurait peut-être une visite de Tyee, l’iceberg qui commençait à fondre ou Jonathan, les canines ambulantes... Ahh les joies de la clandestinité !

« Je t'en supplie ne me parle pas de retard !! A force d'éviter mon nouveau patron, je n'ai plus le temps de rien ! Je suis obligée de travailler la nuit pour être certaine de ne pas le croiser ! »

Raphaëlle sortit cette phrase comme un cri du cœur. Cela en disait long sur le respect qu'elle portait à son supérieur. Elle ne l'aimait. Il n'y avait pas vraiment de raison à cela. C'était juste qu'il remplaçait Vasseur et que pour elle, ce n'était pas conservable. Et puis d'abord, il n'était pas mort, il allait revenir un jour ou l'autre ! Elle le savait ! Elle avait une confiance aveugle en lui. Le genre de confiance qui n'était pas vraiment rationnel.

« Puis vers une ou deux heure je me ferais une pause je pense. J'avais oublié d'enregistrer les derniers épisodes de 'La plus belle vie à Ténébris' . Amorie boude du coup ! Mais la fille d'un de mes voisins me les à télécharger sur internet. Du coup, je vais me faire un ou deux épisodes avec lui, Rai, Émilie et... enfin bref. Faudra que je pense à acheter de la nourriture asiatique. Végétalienne et à base d'algue. Sinon Raie, va encore me reprocher d'asservir en esclavage les vaches pour leur lait... Qu'ils sont fatigants tous autant qu'ils sont ! Si tu savais !!! »

Le feuilleton télévisé 'La plus belle vie de Ténébris' était le soap par excellence. Connu de tout le monde, que presque tout le monde avait vu au moins une fois. Les femmes au foyer en étaient friandes, les retraités ne manquaient pas un épisode, les ado s'évanouissaient quand elles croisaient un des acteurs. Bref, le truc que tout le monde connaît. Même ceux qui n'aimaient pas ça étaient tombé au moins une fois dessus. Raphaëlle pour sa part y était parfaitement indifférente. Mais son banshee était un grand fan. Alors elle lui enregistrait tout pour les regarder avec lui ? C'était toujours un super moment qu'ils passaient tous ensemble. Il n'y avait que Kently, le psy et accessoirement l'ancien dirigeant de l'OM qui ne regardait pas. Mais il s'asseyait dans un fauteuil, avec son livre et guettait du coup de l’œil son ancienne patiente, lui expliquant quand elle ne comprenait vraiment rien, autant dire souvent...

Quand Raphaëlle avait commencé à énonce les noms des gens, elle s'était interrompu. Elle ne parlait pas de Kently, à personne. Il était porté disparu, il avait été connu, un psy très célèbre après tout. En dehors de ça, elle ressentait qu'il était dangereux d'évoquer son nom à tout va. Même au sein de l'UDPH elle évitait de faire référence à lui. Elle préférait que tout le monde oublie sa présence. Quand elle n'avait pas le choix, elle le nommait 'mon démon'.

Mais toute scientifique qu'elle soit, et tout cobayes qu'étaient les siens, elle parlait d'eux avec une très grande affection. Elle n'avait jamais dit à Gemma ce qu'ils étaient vraiment. Elle avait parlé de collaborateur, ce qui n'était pas faux, en soit. Donc, elle était loin de se douter qu'elle connaissait la vérité à leur sujet.

[HJ : Plus belle la vie XD Le fou rire]

Gemma se raidit en entendant parler du nouveau patron. C’était un point important pour elle aussi. L’elfe aurait tout donné pour connaître son identité et pouvoir aider l’OM sur le sujet malgré le fait qu’elle aimait bien Raphaëlle. Il ne lui était pas permit de la favoriser, elle ne pouvait pas.

“Ton nouveau patron ? Mais de quoi tu parles voyons... T’as changé de boulot ?”

Elle devait jouer la carte de l’ignorance et faire comme si elle n’était pas au courant de ce changement. Surtout avec ce qui suivait. Le fait qu’elle lui rappelle l’existence de ces collaborateurs la fit grimacer un brin. Elle se retint pour conserver une expression neutre autant que possible. Cette discussion prenait un tournant qu’elle ne portait pas dans son coeur... De la nourriture asiatique, végétalienne et à base d’algue... Elle y voyait plus clair. Des algues... Un ondin ? Elle savait par Vyle, qu’elle avait déjà un harpie, avec le ondin en plus, elle avait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel dans son zoo UDPHien. Elle en frémit presque... Ces pauvres créatures...

Ces créatures... Elle avait même mentionné un –et...- Y avait-il un quatrième ? Un dont elle ne lui avait pas parlé... Raphaëlle n’était pas n’importe qui au sein de son organisation. 4 créatures sous son joug en permanence, même Gemma ne pourrait pas. Un harpie et un loup a gérer ensemble lui avait déjà valut un coup de poing dans la gueule, alors 4... Non merci ! Tout en se demandant qui cet inconnu pouvait bien être, elle appréciait de voir que la scientifique passait du temps avec ces collaborateurs et qu’elle les distrayait avec des feuilletons de l’extérieur, tout pourri qu’ils soient...

“Ca en fait de la nourriture à acheter. J’espère qu’ils font la même chose pour toi de temps en temps.”

Jouer l’ignorante... Jouer l’ignorance... Soudainement plus réveillée, elle prit une gorgée de son café, ignorant la morsure du liquide chaud.

Raphaëlle se pencha pour pendre sa tasse de thé. Une nouvelle grimace de douleur s'afficha sur son visage suivit d'un 'aïe' discret. Elle en avait pour au moins six semaines... presque deux mois. Certes les premiers temps seraient plus difficiles... mais combien de temps ça dure hein les premiers temps ? Elle se réinstalla avec soulagement. Elle avait machinalement posé sa main sur son coeur. Même si ça ne servait à rien, elle avait aussi mal avec, que sans ce geste. Elle leva ses yeux vers Gemma qui était en train de s'ébouillanter la bouche avec son café.

« Oh non ! Je n'ai pas changé de travail ! Pourquoi donc ? J'adore mon travail... et puis je ne peux pas les laisser... eux... sans moi... Bref... » dit elle en parlant de moins en moins forts

« Mon ancien patron est porté disparu. Les autorités pensent qu'il est mort, mais j'en doute. Il a survécu à tellement de choses... j'ai du mal à imaginer que... »

De grosses larmes perlèrent et tombèrent le long de ses joues. La rouquine essuya son visage d'un revers de main, essayant de les garder pour elle. Elle inspira un coup. Elle retenait ses crises depuis un moment. Elle avait passé un cap. Deux semaines à pleurer non stop. Elle pensait qu'à la fin elle n'avait plus rien, mais la preuve que non... Elle inspira un nouveau et fit un geste de main pour balayer le sujet.

« Enfin... Celui qui le remplace n'a ni son charisme ni sa force de caractère. C'est juste type pas très malin ! » dit elle.

Elle savait qu'il était interdit de divulguer son identité. Elle en avait conscience. Même si elle ne l'aimait pas, elle ne dirait rien sur lui qui soit personnel. Poings, taille, age, ou même le fait qu'il ait une fille. Certaines informations devaient rester sécrètes, elles le resteraient avec elle. Même si elle avait beaucoup d'affection pour Gemma, même si elle était une de ses seule amie, elle ne devait pas trahir son organisation. Autant changer de sujet.

« Oh, tu sais y a pas tans de nourriture que ça. Nous ne sommes que quatre à manger tu sais... Puis bon j'ai pas un gros appétit non plus. On va dire que c'est un marché entre nous... je prends de la nourriture et des films et eux m'aident dans le travail. Après nous savons aussi nous détendre un peu ! Je t'ai dis, Amorie adore 'La plus belle vie de Ténébris' alors, c'est un moment que l'on passe tous ensemble. »

Elle souffla sur son thé et avala une gorgée. Elle grimaça. Mince il n'y avait pas assez de sucre pour elle. Fallait toujours qu'elle se verse un peu de diabète en poudre pour relevé le goût. Sinon elle avait juste le sentiment de boire de l'eau chaude aromatiser aux plantes médicinales. Y avait plus sympas comme goût. Elle n'aimait pas le café. Trop amer, avec un goût de brûler. Elle était obligé d'ajouter de la crème et du lait pour marquer le goût le plus souvent.

Comment réagir à cela ? D’un côté, une certaine joie à entendre de première main la mort du Commandant et de l’autre la tristesse de Raphaëlle. Au moins, elle n’avait pas besoin de la prendre dans ses bras, la scientifique n’était pas tactile... Elle porta un oreille attentive lorsque cette dernière parla du nouveau. Moins de charisme, moins de force de caractère et pas très malin... Ca aurait put être une bonne nouvelle mais cette définition devrait être grandement exagérée par la rouquine qui se montrait bien plus exigente que la moyenne... Si seulement elle savait... Si seulement elle savait ce que Vasseur pensait d’elle... Ce type avait été complètement malsain en parlant de Raphaëlle. Rien que de penser avec sa discussion au Darkness, et elle avait envie de prendre une douche. Ce type avait vraiment un problème, une sorte de tranfert dégueulasse sur Raphaëlle et elle l’avait échappé belle.

“Je vois bien que tu n’as pas envie d’en parler alors je ne te poserai pas de question sur ce qui c’est passé.”

Ca expliquait en plus son absence pendant un mois. Elle avait dû se couper du monde la rouquine et ne pas sortir. Gemma se sentait un peu bête d’avoir insisté mais secrètement, elle lui avait manqué...

“C’est un remplaçant, c’est normal... Evite-le si tu ne l’aimes pas.”

Il était bien difficile de rentrer dans les bonnes grâces de la rouquine qui déjà avait une haute opinion d’elle-même mais alors les autres... En plus elle n’était pas dupe de son jeu des cachoteries, elle ne pouvait rien dire c’est tout. Elles se mentaient mutuellement et l’elfe était la seule à le savoir. Est-ce que ça la mettait dans une situation de force alors ?

“Pas mal la pause avec tes collègues, c’est pas nous à l’armurerie qui ferions ça.”

C’est sûr qu’avec ses frères, ils ne se permettrait pas de regarder des conneries à la télé tout en mangeant. Déjà qu’ils devaient se cacher au tour à tour pour manger un truc le midi. Pourtant le soir, ça pouvait être plus calme, mais non ! Ils devaient toujours se cacher. Pas étonnant qu’elle ait perdu un peu de poids.

“A part ça, tu vas bien ? Je ne t’ai pas vu depuis ton agression.”

Raphaëlle hocha la tête. Pour l'éviter le colosse, elle l'évitait. Elle en était même venue à travailler les week-ends et les soirs pour ne pas le voir. C'était vraiment un challenge tous les jours. Elle avait pris du retard. Avant, elle glandait parfois un peu dans les couloirs, taquinait son assistant, se moquait de ses collègues. Depuis deux semaines qu'elle était sorti des cellules de ses cobayes, elle se cachait à moité, croyant que l'autre abrutit vienne lui parler.

« Comme je viens de te le dire... je l'évite au mieux ! Mais bon, assez parlé de lui ! » dit elle avec un petit sourire forcé.

Sa pause avec ses collègues... mouais, elle ne pouvait pas non plus développer trop dessus. Elle se voyait mal lui dire que les créatures des films et des livres étaient bien réelles, que la plupart étaient dangereuses, qu'elle en avait pas mal sous sa garde et qu'elle adorait passer du temps avec eux. Gemma risquait de téléphoner au service psychiatrique de l'hôpital. Elle y avait déjà passé assez de temps comme ça. Une année entière durant sa pré-adolescence et quelques semaines après son suicide que Jonas avait fait échouer. Elle changea donc de sujet, rebondissant sur ce que son amie venait de lui dire.

« Oh, c'est vrai. Il se passe toujours pas mal de choses dans ma vie tu sais... Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai été coursée par deux horribles monstres, des chiens immenses ! En tentant de les fuir, je suis tombée à l'eau et je ne sais pas nagée... Oh Gemma, c'était terriblement humiliant ! » dit elle rouge de repenser à tout ce qui avait pu se passer.

Elle s'avança un peu et grimaça. Elle avait vraiment trop mal. Mais elle avait envie de fumer et son paquet était sur la table. Avec sa côte cassée, elle se voyait mal faire autant de gymnastique. Elle attrapa donc la boite en carton, mais aussi le cendrier qu'elle posa sur son genou. Cela lui éviterait de trop bouger...

Gemma s’alluma une cigarette tout en continuait de boire son café. Elle se sentait de plus en plus réveillée mais ce n’était pas encore ça. Généralement, il lui fallait une bonne heure pour émerger le matin et redevenir complètement alerte. Et justement, il y avait deux moments de la journée où il ne fallait pas trop lui en demander. Le soir en se couchant et le matin en se levant. En fait... A chaque fois qu’elle allait se coucher ou se lever et à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Ses frères l’avaient apprit à leurs dépens et plus d’une fois. Enfin, son humeur s’arrangeait et elle se détendait un peu alors que la scietifique confirmait éviter son nouveau patron comme la peste elle-même. Quelle curieuse ironie.

“Tu ne sais pas nager ?”

Elle s’en voulut un peu de cette réaction alors que Raphaëlle parlait de son accident mais pour elle, nager était comme une seconde nature. Elle adorait passer des moments dans l’eau à faire des longueurs ou juste flotter. Elle allait même à la piscine dès qu’elle le pouvait pour se calmer les nerfs. Décidément, ces deux femmes étaient diamétralement opposées. Que se soit leurs activités, passions et tout le tralala en passant par leurs brevages respectifs. Encore plus que cette différence, Raphaëlle était dépourvue de compassion, on pouvait donc renflouer son empathie et ne parler que des faits. Pratique pour une elfe qui avait toujours le cerveau en compote après sa sieste.

Alors que Raphaëlle essayait de ne pas se blesser, l’elfe entendit le claxon d’un gros camion devant ses vitrines. Elle se leva, manquant une fois de plus de remarquer la douleur de la scientifique et jeta un coup d’œil à la fenêtre. Son camion de livraison ! Et ben c’est pas trop tôt, il avait 3 heures de retard sur l’horaire. C’est même en l’attendant comme une idiote qu’elle était tombée de sommeil au comptoir.

“Quand tu dis tombée dans l’eau. Tu parles d’une rivière ? D’un fleuve ? Qui t’as repêché au juste, la police fluviale ?”

« Bien sûr que non ! A l'âge de douze ans je me suis faite agressée par un monstre qui m'a laissé une horrible cicatrice, de là à là ! » dit elle en mimant. Sa main allait du sternum à son nombril

« Après ça, je n'ai plus porté de maillot de bain ! »

Raphaëlle secoua sa tête d'un air entendu. Elle n'avait pas vraiment envie que tout le monde voit ça. Ses parents étaient, étonnamment, pour une fois, du même avis qu'elle. Ils trouvaient ça aussi hideux qu'elle. Les vacances à la plage étaient donc sous le signe du tee-shirt au col montant pour elle. Toute son adolescence, elle s'était faite moquer par les jeunes qui s'exhibaient dans des maillots de bains multicolores et des bikinis qui faisaient plus d'ombre qu'autre chose, pour le plus grand plaisir de son ami d'enfance qui était affamé quand il croisait une fille canon aussi peu vêtue. Elle restait sous le parasol, pour éviter de brûler au soleil, à lire des ouvrages scientifiques complexes, à faire ses devoirs... et ceux de son frère.

« Gemma, je ne suis pas un poisson ! On ne repêche pas les gens... surtout si on ne les à pas déjà pécher avant » dit elle en riant doucement. Elle ne voulait pas vraiment se moquer de sa copine, mais parfois, il fallait dire qu'elle avait une drôle de façon de s'exprimer. Elle fit une petite grimace. Le tressautement de son buste, lui fit mal à ses côtes. Elle n'y attarda pas non plus, passant juste une main sur sa poitrine douloureuse.

« ... Oh c'est un type qui à sauté à l'eau pour me sortir de là... » dit elle trop calmement pour que ce soit naturel. Elle n'avait pas envie de lui avouer que c'était son médecin, celui qu'elle insultait de tous les nom, qui lui avait sauvé la vie.

« Comme j'étais inconsciente, il a dû me faire un massage cardiaque... tu te rends compte... tu sais que ça ne se fait que sur une poitrine nue ! Oh l'humiliation... Il y avait tellement de gens ! Je crois que j'aurais préféré mourir ! » elle baragouinait rouge de honte... elle était visiblement encore gênée de ce qui c'était passé.

Elle se tourna vers Raphaëlle qui expliqua une bribe de son passé alors que l'elfe s'asseyait sur son fauteuil. Buvant un peu plus de café elle faillit s'étrangler alors que la scientifique mimait sa cicatrice. Le monstre... C'était bien l'expression que Raphaëlle avait utilisé et utilisait toujours durant ses crises à propos des chiens. Un chien lui aurait fait une marque sur le ventre, de haut en bas... Elle avait peur de comprendre et peur d'en dire trop. Elle se tut donc parce que c'était la meilleure chose à faire. Un mot de travers et tout était finit. L'elfe se la ferma pour une fois, ça la changeait, mais elle ne pipa mot. Au moins jusqu'à ce que son amie se moque d'elle, elle n'appréciait pas vraiment le regard qu'elle lui jetait à chaque fois qu'elle ne comprenait pas ce qu'elle lui disait.

“Il va vraiment falloir que je t'achète un dictionnaire des expressions, du langage courant et populaire sinon on va finir par ne plus se comprendre.”

Elle se demandait bien si quelqu'un lui en avait déjà fait parvenir un. Ca avait bien dû arriver un jour que quelqu'un en ai marre et lui fasse lire d'un bout à l'autre sans s'arrêter. C'était quand même bizarre que personne n'ai essayé ce genre de truc, à moins qu'elle ait refusé de le lire... Quelle tête de mule vraiment ! Autant ne pas le lui dire, elle aurait été capable de lui rétorquer un truc complètement à côté de la plaque. Cependant, la scientifique se lançait dans d'autres explications et quelque chose clochait encore plus. Elle était bien trop calme... Malgré sa gêne...

“Mourir mais bien sûr... et laisser tes collègues seuls...”

Elle n'y croyait pas, pour elle, Raphaëlle n'avait rien d'une suicidaire et elle avait parlé sans réfléchir.

“Non mais attends... Un massage cardiaque ? Tu ne respirais plus ?!”

Raphaëlle ne se rendit pas compte que Gemma avait faillit s'auto-étrangler. Elle était bien trop concentrée sur ce qu'elle racontait pour s'apercevoir que son amie avait compris que la scientifique avait eu affaire à une créature qui transcende les humains. Comment aurait elle put savoir que l'elfe n'était pas ce qu'elle prétendait être ? Une simple vendeuse, noire, plutôt jolie, amatrice de sensation forte. Et puis, soyons francs, elle était loin d'avoir assez d'empathie pour chercher à comprendre ce que les autres pensaient !

« J'en ai déjà quatre ! Mais je les trouve vraiment... incompréhensibles ! Tiens par exemple... tu connais cette expression complètement idiote : 'parler au second degré' ? » elle soupira

« Et bien, sache qu'en vrai c'est impossible ! Je veux dire, les angles c'est réservé aux angles et à la température ! Je peux tolérer que certain l'utilise pour l'alcool, bien que ce soit en réalité erroné ! On parle en degré ! Tu imagines un vin faire 101° ? Bah non c'est impossible ! Comme c'est stupide ! Comme si parler avec des mots qui veulent en dire d'autre allait rentre plus compressible une phrase. Genre ''plus parlante''. Une phrase ne parle pas. Elle se dit. C'est quand on parle que l'on fait des phrases ou quand l'on écrit ! Enfin ! Je ne vais pas recommencer une polémique dessus. Je sais par habitude que je n'arrive jamais à convaincre qui que ce soit ! » dit elle avec un petit sourire presque agacé.

Elle regarda ensuite son amie. Cette dernière se trompait sur un point, Raphaëlle était au contraire suicidaire ! Mourir aurait été pour elle une vrai délivrance. Elle n'aimait pas sa vie, elle n'aimait pas ce monde. Elle s'efforçait de faire bonne figure. Une ombre de mélancolie passa dans son regard bleu acier. Elle fixait sa tasse sans bouger quelques secondes. Mourir et laisser ses cobayes seuls, cela lui importait peut... Elle était égoïste...

« ... je sais ! Ils auraient dû s'y faire ! Plus de pop corn pour eux, ni de film débile ! Les parties de jeux d'échec, les travaux de groupes... Je pense qu'ils auraient survécu à ça, enfin au moins trois d'entre eux tout du moins ! » dit elle avec le plus grand sérieux.

Puis elle secoua ses boucles rousses pour sortir de sa torpeur. Elle luttait encore une fois contre la tristesse et le mal être qui la rongeait. Elle fit un grand sourire, comme si de rien n'était. Comme si elle n'attendait pas que la mort vienne la chercher. Elle hocha la tête à la question de Gemma. C'était évident. On ne fait pas de massage cardiaque quand tout va bien ! Mais bon elle était vendeuse d'arme, pas scientifique ni même médecin, elle pouvait se permettre d'être ignorante sur le sujet.

« Oui, en effet. Je ne respirais plus, mon cœur ne battait plus. J'étais considérée comme cliniquement morte pendant quelques minutes. J'ignore combien. Mais aucun dommage cérébral n'a été constaté. Donc rien de si grave que cela ! » dit elle comme si elle disait s'être renversée de l'eau sur un jeans sous le soleil du mois d'août...

[HJ : Raphaëlle me rappelle Perceval, Yvain et Gauvain (Kaamelott) combiné pour son excellence sur les angles (les angles de la carte ? Non c’est un peuple les angles), et les degrés (quand vous dites 30° ça a rien à voir avec la température ?) XD]

“Bien sûr, je la connais.”

Suite à cette phrase toute simple, Gemma se figea en regardant Raphaëlle avec des grands yeux ronds. Ahh ouais mais c’était vraiment peine perdue, et d’avance en plus. Elle ne devait même pas s’y risquer là, elle allait soit s’énerver soit énerver la rouquine... La jeune femme était en fait une belle énigme. Intelligente, complètement à côté de la plaque, qui avait subit une attaque bestiale expliquant ainsi son choix de carrière et définitivement gaga du meilleur ami de son frère. Oh la migraine qui la prenait tout d’un coup... Plus elle y réfléchissait, plus elle était perdue. Elle était vraiment un casse-tête à elle toute seule dis donc, un cas d’étude.

Il allait souffrir le mec qui allait tomber amoureux d’elle... Un vrai maso !

“Oui je crois que c’est plus sage...”

Se connaissant, elle allait partir en vrille dans les prochaines minutes et se mettre de mauvaise humeur. Etant donné qu’elle allait passer sa nuit à l’OM, elle n’avait vraiment pas envie d’y arriver agacée et sur le brèche. Le moindre mot de travers et elle allait exploser et l’elfe n’avait pas besoin de ça en ce moment. Le reste de la conversation la laissa comme deux ronds de flancs, plus elle écoutait Raphaëlle, plus elle s’énervait. Finalement, elle se leva en regardant Raphaëlel comme une petite fille qui a fait des bétises.

“Mais n’as-tu donc aucun instinct de survie ? Des chiens te courrent après et toi, tu sautes dans l’eau alors que tu ne sais pas nager ? Tu vois pas le problème là dedans ?”

S’attrapant une autre cigarette, elle l’alluma, toujours debout et commença à faire les cent pas. Vyle avait raison au fond. Elle s’était attachée à cette humaine, trop et ça l’influençait. Merde alors ! Elle s’était faite piégée en affection pour une humaine travaillant pour l’UDPH qui torturait peut-être les siens. Gemma venait de prendre le mord aux dents, chose qu’elle aurait voulu eviter à tout prit.

“A chaque fois que je te vois, c’est un nouveau truc, agression, noyade, se sera quoi la prochaine fois ? Tu passes combien de temps à l’hôpital en moyenne par ans ? Non parce que je préfère être au courant maintenant, j’ai pas envie de m’inquiéter pour rien si tu disparrais encore !”

[HJ : Grave !! j'y avais jamais pensé ! Mais tu as raison ! « c'est pas faux ». MDR. Un beau mixte entre les 3 plus gros boulets de Kaamelott ! Perceval étant mon préféré <3 ]

Raphaëlle ne trouvait rien à redire quant à la sagesse de la décision de ne plus parlé de degré. Elle savait que les gens ne comprenaient pas. Elle était trop cartésienne, trop terre à terre, pour voir la subtilité du monde et les possibilités infimes de s'exprimer. Non. Scientifique jusqu'à bout des ongles ! Elle parlait comme elle écrivait un rapport de façon claire net et compréhensive pour ceux qui avaient le vocabulaire adapté. Parfois, quand elle dialoguait à plus sot qu'elle, il lui arrivait de parler en idiotisme. Pas de mot complexe, rien de difficile. Elle savait que les autres gens n'étaient pas aussi intelligent qu'elle. Elle ne pouvait pas les blâmer. Ils étaient nées comme ça !

Il en était de même pour Jonas. Il était très intelligent, beaucoup plus que la moyenne, mais largement moins qu'elle. Pourtant, étrangement, c'était toujours lui qui devait lui expliquer. La vie, les gens, les conventions sociales. Il était toujours là pour elle et pour la soutenir face à une troupe de gens. Il se comportait toujours comme un grand frère. Même avec Maël au final. En revanche, le Docteur Amarok semblait se contre-fiche des conventions sociales ! Même mieux, il les désapprouvait presque. Et rien que pour ça, elle le trouvait génial. Bon, c'était un menteur, un rusé et un traître, mais il avait aussi une grande intelligence qu'elle avait décelé dès leur première rencontre. Sans s'en apercevoir, elle rougit. Elle ne s'apercevait pas encore que quand elle pensait à son ami d'enfance, l'image de son séduisant et insupportable docteur venait tout de suite l'effacer.

Les joues empourprées, la rouquine leva les yeux vers Gemma. Elle ne semblait pas vraiment très contente. Elle avait le sentiment de se faire gronder comme une petite fille. L'impression que la maîtresse d'école essayait de la faire réfléchir à une mauvaise action qu'elle aurait faite. Aussitôt les images des deux hommes, qu'elle trouvait les plus beaux de Ténébris, s'effaceraient de son esprit. Elle garda la tête haute et digne. Elle n'avait rien fait de mal... Quant à son instinct de survie... Il était vrai qu'il était réduit au minimum syndical.

« Mais Gemma, je n'ai pas sauté, je te jure ! Je suis juste tombée à l'eau. Je n'ai pas fait exprès ! Tu sais, j'ai promis. Alors, plus jamais je mettrais fin à ma vie volontairement. »

Elle se justifiait, se débattait. Elle se sentait accusée à tord. Elle était maladroite c'est vrai. Mais entre avoir un instinct de survie faible et se suicider, il y avait encore une limite. Si elle avait sauté, cela aurait rompu la promesse faite à Archie quand elle était ado. C'est vrai, qu'elle y pensait tout le temps. Mais elle n'avait pas le droit. Alors, il fallait qu'elle se force constamment à aller de l'avant. Qu'elle se débatte dans un univers qu'elle n'aimait pas et où elle était malheureuse. Si elle était morte cette nuit là, ce n'aurait pas été volontaire. Encore une fois, il l'avait sauvé... toujours lui. Si seulement il l'avait laissée mourir...

« Gemma... je n'ai pas la capacité de prédire le futur tu sais... » dit elle timidement.
« Je ne sais pas qu'est ce qui va encore m'arriver dans le futur... »

Puis elle se tue . Elle ne voulait pas lui dire qu'elle n'était qu'un simple humaine, mais surtout, que les humains n'étaient pas les seuls à vivre à Ténébris. Puis elle ne savait pas comment réagir face à son inquiétude. L'empathie... elle ne connaissait pas. A cause de son cerveau trop développer. Une question hémisphère droit et gauche... Mais elle évitait toujours le sujet. Elle n'aimait pas que l'on pense qu'elle était une psychopathe parce qu'elle percevait différemment les émotions des gens... Non. Elle manquait juste d'empathie à leur égard. C'est tout.

Alors que Raphaëlle s’empourpait à la pensée de ses deux Don Juan, Gemma elle, fulminait toujours et ne regardait pas la jeune femme qui avait viré en tomate sur pattes.

“Plus jamais ??”

Elle fit face à son amie avec une expression indignée sur le visage. Plus jamais... Elle avait donc tenté de mettre fin à ses jours à un moment ou un autre. Gemma n’en revenait pas, elle n’arrivait pas à imaginer la rouquine voulant se suicider, c’était parfaitement impensable ! Comment pouvait-on faire un truc pareil. Gemma était fascinée par la mort ou plutôt par l’idée de mourir dans un geste héroique. Elle pensait toujours qu’elle serait amenée a perdre la vie pour ne pas finir capturée et que se serait la fin. Jamais elle ne laisserait l’UDPH mettre la main sur elle vivante si elle pouvait y échapper, elle essayerait bien sûr, sinon, elle se donnerait la mort. Bref, tout en pensant à ça, elle se dit que ce n’était pas de la faute de Raphëlle et qu’elel au moins, ne planifiait pas sa mort, enfin plus.

“Tu sais quoi ?”

Elle se rassit et se sortit une clope.

“Tu as raison. Moi non plus je n’ai pas cette capacité et tant pis. Mais j’ai peur que l’on ne soit pas au bout de nos peines.”

Elle alluma sa cigarette et regarda la scientifique qui avait vraiment l’air du gamine qu’on vient de gronder. Encore une fois, Gemma venait d’utiliser sa colère contre elle et Raphi avait comprit, chose qu’elle n’aurait pas cru. Elle aviat bien besoin de se calmer tiens et elle se surprit même à se demander quand elle reverrait Kobin, une nuit dans ses bras lui ferait le plus grand bien. Pour la première fois depuis que la rouquine était rentrée, Gemma nota qu’elle se tenait d’une drôle de façon et que des éclairs de douleur traversaient son visage par instant.

“Tu t’es fait mal ?”

Raphaëlle fit un oui de la tête quand Gemma répéta le 'plus jamais' qu'elle avait dit quelques secondes plus tôt. Elle semblait avoir compris le message. Enfin, la rouquine n'avait pas vraiment volontairement dévoiler ça, mais elle ne le cachait pas délibérément non plus. Elle était comme ça, elle exposait des faits, quels qu'ils soient. Quand les gens comprenaient souvent qu'elle avait échoué son suicide, ils étaient mal à l'aise, parfois ils lui faisaient même la morale. Cela avait le don prodigieux de l'agacer. Mais Gemma ne lui dit rien, elle ne semblait pas émettre de jugement. Elle soupira rassurée.

Aucune d'elles n'avaient le pouvoir de voir le futur, encore heureux. Sinon, l'UDPH avait une cellule toute prête pour accueillir qui de droit ! Cela aurait été monstrueux de pouvoir prédire l'avenir mais... parfois Raphaëlle devait avouer qu'elle aimerait bien savoir ce que le sort lui réservait encore. Tout le monde était comme ça. Pour une fois, elle pensait comme les gens quasi-normaux.

La rouquine prit une gorgée de thé avant de s'adosser à nouveau dans le confortable fauteuil. Elle plissa les sourcils sous le coup de la douleur. C'était très récent et elle avait encore mal. Elle posa une main sur sa poitrine et regarda Gemma dans les yeux. Allait-elle encore se mettre en colère contre elle, si elle lui disait la vérité ? Mentir était hors de question bien entendu. Elle soupira, et se résigna prête à se prendre un nouveau savon.

« Je ne me suis pas fait mal à dire vrai, mais... » elle laissa un blanc, baissa les yeux. « ... le type qui m'a fait un massage cardiaque m'a cassé une côte et fêlée deux autres. » dit elle timidement. Puis elle releva la tête. « Mais c'est tout ! J'ai rien d'autre, je te jure ! » dit elle cette fois rapidement pour éviter que son amie ne se fâche contre elle.

Il n’y avait vraiment rien qu’elle pouvait redire à ça. Même si elle aurait préféré ne pas voir Raphaëlle prise de douleur constante. D’ailleurs qui était telle pour juger d’avoir fait mal à al rouquine. Non seulement, elle n’avait aucune connaissance en premier secours et elle aurait bien été incapable de faire un massage cardiaque à son amie même si sa vie en dépendait. De plus, avec sa force, elle pourrait lui faire bien plus mal que quelques côtes brisées ou fêlées, peu importe. Oui, elle était fâchée, énervée même et au fond elle s’en voulait plus qu’autre chose.

“Bon, c’est déjà ça.”

Elle avait laissé son affection pour Raphaëlle aller bien au delà que ce qu’elle aurait dû. C’était bien trop dangereux pour elle de s’en faire pour une scientifique avérée de l’UDPH qui torturait les siens et l’aurait foutu en cellule sans état d’âme si elle avait sut qui elle était. Si sa vie en dépendait, elle aurait sans doute tirée une balle dans la tête de la rouquine afin d’échapper à un triste sort. Elle s’en serait voulu bien sûr mais elle n’avait pas vraiment le choix dans cette affaire. Vyla avait eut raison en fait, elle avait laissé les choses aller trop loin et en plus, elle n’avait pas le temps de s’occuper de la rouquine comme elle auriat put le faire un mois plus tôt. En plus de l’armurerie, elle s’occupait aussi de l’OM et puis elle avait une vie privée maintenant. Enfin, un semblant de vie sociale où elle passait du temps avec un homme. Le peu qu’elle pouvait le voir parce qu’entre son boulot et le sien, l’OM et sa fille, ils n’avaient pas vraiment le temps de passer des journées entières à deux.

“Tant qu’on est dans les mauvaises nouvelles, tu as autres choses à m’annoncer ou peut-on changer de sujet ?”

(Hj : désolée je n'avais pas trop d'idée...)

« Hum nan, je ne pense pas. Je devrais tu penses ? » dit l'insupportable scientifique en levant les yeux au ciel

Non, Raphaëlle ne voyait pas trop ce qu'elle aurait pu ajouter à sa liste de galère pour le moment. Faut dire, il lui en arrivait de toutes les couleurs, des vertes et des pas mûres. Il était donc logique qu'elle ne gardait pas en mémoire toutes ses mésaventures. Puis elle ne voulait pas trop repenser à ce qui c'était passé avec le charmant docteur tribal, elle ne se voyait pas non plus raconter à Gemma que ce type n'était peut-être pas aussi salop qu'elle l'avait décrit en fait. Elle secoua donc la tête en signe de négation, avant de pâlir sous le coup de la douleur. Elle avait du mal à ne pas bouger trop vite. Elle était trop dynamique...

« Et toi alors ? Tu as des nouvelles ? Bonnes ou mauvaises à me raconter? » dit elle avec un grand sourire digne d'elle.

“Arrêtes, tu sais bien que je ne veux pas que tu ais plus de problèmes.”

Bon sang, elle était vraiment insupportable, pas étonnant que la plupart des gens veuille lui donner des baffes en permanence. Soit bénis celui qui saurait la supporter... De son côté, Gemma avait du nouveau et pas qu'un peu mais il y avait très peu qu’elle pouvait lui confier ou qu’elle voulait lui dire. Sa nature indépendante et suspicieuse la poussait à ne pas parler de sa vie privée et donc de sa rencontre avec un homme et ce qu’il s’en suivait. Kobin n’était pas un sujet qu’elle discutait ouvertement avec quiconque, même Vyle était tendu dans le noir pour le moment. De toute façon, il aurait péter un cable et se serait arraché les plumes s’il savait, ce qu’elle voulait éviter à tout prix.

La seule personne auquel elle aurait, éventuellement, dit quelques mots était Jia Li mais elle n’était pas 100% confiante de son secret. Qui sait, elle aurait put le dire à son frère et il aurait put s’en servir contre elle plus tard. Bref, elle ne voulait pas prendre le isque de mêler sa vie privée et ses relations professionelles et en même temps, elle ne disait pas tout à ses amis. Que de secrets ! Au moins, il y avait bien deux trois trucs qu’elle pouvait lui dire tout de même.

“Je prépare le salon des armes et de la chasse. Trois jours à voir des idiots qui veulent exploser des cibles, ça va être d’un ennui pas possible, mais bon, ça fait de la publicité et je n’ai qu’un seul stand avec 4 places au stand de tir installé là-bas. D’ailleurs, je pense que je vais y envoyer mes frères plutôt que moi.”

Sans compter l’armurerie de l’OM à gérer, ça lui faisait un paquet de travail en ce moment, pas étonnant qu’elle ait eut besoin d’une sieste.

“Sinon, pas grand chose, il faudrait que je dorme plus et travaille moins mais bon, il faut bien gagner sa vie.”

En fait ce qu’il lui faudrait se serait des vitamines multi-fonction et méga-puissantes. Elle refusait de boire trop de potion, parce qu’elle n’était jamais sûre de ce qu’il y avait dedans, mais il lui faudrait bien un coup de pouce pour arriver à tenir le choc encore 3-4 bonnes semaines. Après cette période, les choses devraient se calmer et elle pourrait revenir à un train-train plus ou moins facile à suivre.

« Tes frères ? Tu en as plusieurs ? » dit elle toute étonnée

En fait, elles n'avaient jamais trop parlé... c'était surtout la rouquine qui monopolisait la parole la plupart du temps, surtout quand elle buvait un peu trop. Elle ne savait que très peu de choses de son amie. Elle était mystérieuse, secrète et discrète, tout l'inverse d'elle. Mais quand elle y réfléchissait un peu trop, le monde entier était l'inverse d'elle. Ce qui n'était pas compliqué en soit. Le pire aurait été que les gens lui ressemblent peut-être. Deux Raphaëlle Focifère à Ténébris... Brrr un vrai film d'horreur ! Si elle ne trouvait pas cette blague drôle, sa famille quant à elle la trouvait hilarante.

« Le salon des armes et de la chasse... Je parie que plus de la moitié de mes collègues vont s'y rendre. Et puis cette année, je ne suis pas obligée d'y aller ! Comme Daniel n'est plus là... il ne m'y entraînera pas de force. Sauf si mon abrutit de nouveau patron décide de perpétrer la tradition en me forcent à y aller. » dit elle secouant la tête dépitée

Quelque part cela aurait été chouette d'y croiser Gemma. Elle aurait trouvé la planque, puis elles seraient allées boire un verre, voir plusieurs, ensemble. Bon elles auraient fini complètement saoul... Ouaip, c'était dommage, elles auraient passé une chouette après midi en fait toutes les deux ! Mais bon, c'était quand même sur un week-end. Elle préférait travaillé un peu chez elle, ou bien passé sa journée avec sa mère et celle de Jonas, comme il arrivait parfois. Même si elle les trouvait parfois insupportables, elle les aimait bien quand même. Puis bon, quand sa tante était là, elle ne se disputait presque pas avec sa mère...

« Je comprends parfois, quand on travaille trop on est épuisé ! Tu imagines, je devrais pouvoir profiter de tous mes week-end, toutes mes soirées, au lieu de ça, j'ai la charge d'une jeune fille... Bon elle me prend pas trop de temps non plus... mais je dois quand même être sûre qu'elle respecte mes ordres, qu'elle ne fasse rien de mal et prendre régulièrement ses constantes ! Ça m'épuise un peu parfois ! »

Raphaëlle aurait pu dire 'Eh j'ai un cobaye à domicile', elle n'aurait pas été plus claire que ce qu'elle venait de débiner. En effet, elle avait une petite semi-banshee qui vivait avec elle. Même si c'était plus la jeune fille qui prenait soin de la scientifique que l'inverse, il n'en restait pas moins qu'elle ne craignait rien et n'avait pas peur d'elle. C'était la seule membre du personnel de l'UDPH qui n'avait aucun soucis avec le fait de loger un 'monstre' chez elle. De plus, les cobayes bien souvent la préféraient et la respectaient davantage que les autres. Malgré son manque d'empathie, sa grande maladresse, sa douceur et sa franchise faisaient que tout le monde lui faisait confiance.

« Mais bon... comme tu dis ! Ce n'est pas évident de gagner un bon salaire. Le mien est terriblement bas ! Malgré ma dernière augmentation, je reste la scientifique la moins bien payée de ma boite » dit elle en riant