Réunion au sommet (de l'immeuble) [PV Vyle, Tyee et Gemma]

Pendant qu'il était a moitié hystérique en train d'exposer son plan, Vyle lança un regard au loup garou. Son visage d'iceberg autiste qui était en tant normal laissa échapper la surprise. Bon okay, imaginer Vasseur s'enticher d'une lesbienne était assez drôle et surprenant. Mais au point d'être stupéfait comme ça... Il chassa les idées perturbatrices de son crâne et continua son exposé. Puis, il éclata de rire.

Il ne quittait pas l'indien du regard. Celui-ci, semblait se figer. Il ferma les yeux comme s'il réfléchissait. Le journaliste était à mille lieux de s'imaginer que l'homme en face de lui laissait le loup l'investir. Il lui jeta un regard curieux, attendant sa réponse. Il s'imaginait déjà qu'il allait le féliciter pour son plan certes machiavélique et culotté, mais terriblement parfait. Son idée n'était elle pas lumineuse ?

Gemma se semblait pas de cet avis. Cela se voyait sur son visage. Elle était trop sensible, c'est tout. Quelle erreur de faire amie-ami avec une saloperie d'humaine ayant des penchant gay. Puis bon, il n'avait aucune envie que son prince devient celui d'une autre personne. Il ne se rendait même pas compte de sa jalousie envers elle.

Puis, alors qu'il regardait tour à tour ses invités, Amarok se leva comme s'il s'était assit sur un lit de punaise. Il semblait presque en colère. Incrédule voir un brin effrayé, Vyle l'observa s'énerver contre lui. Une seule phrase. Aussi tranchante que la faux de la Mort, aussi acérée que ses serres et aussi lourde qu'un boulet. Il déglutit. S'il ne savait pas à quel point le tribal haïssaient les humains, encore plus que lui par ailleurs, il aurait pensé qu'il se passait quelque chose entre lui et la fameuse rouquine.

Il haussa un sourcil. Il n savait pas ce que cette peste lui avait fait, mais s'il tenait tant que ça à s'en occuper, c'est que cela relevait du personnel. Cette garce allait prendre cher à n'en pas douter. Il n'aimerait pas être à sa place. Le loup allait la bouffée toute crue ! Mais faire passer ses intérêts personnels avant ceux de l'OM ne lui plaisait pas. Il ne contait pas faire part du fin fond e sa pensée ayant peur de se faire croquer à son tour. Il fit une moue dubitative cependant. Puis le téléphone de Gemma sonna Ne voyant qui téléphonait, il ne réagit pas. Pas faire de bêtises, pas faire de bêtises pour lui c'était comme demander à un gamin d'être sage et ranger sa chambre.

Il la regarda s'éloigner. Ne voulant pas rester seul avec le loup en colère. Il le regardait faire les cent pas dans son salon. A ce rythme il risquait de creuser une tranchée dans son séjour. Il se leva à son tour. Il attrapa son thermos que son invité venait de vider et il partit en cuisine refaire du café et crasser les chiens allongés et méfiants...

Elle s'était maintenant bien éloignée de ces deux là pour avoir une conversation tranquille et elle regardait les étagères tout en parlant à Raphaëlle. Elle s'était faite agressée et Gemma se figea complètement. Elle se tourna vers Tyee avec un regard chargé de haine mais il regardait par la fenêtre absent de tout ce qui se passait autour de lui. Elle n'arrivait pas à croire qu'il ne lui avait pas dit plus tôt. Elle était à l’hôpital à cause d'une agression mais elle avait raison, c'était un gros connard de docteur ! Elle se focalisa à nouveau sur sa conversation en prenant note des commissions qu'elle devait faire. Des cigarettes et des friandises ce n'était pas si difficile... Rue de la Pénombre...

Alors qu'elle se tenait seule tout en parlant, son chien vint à sa rencontre et elle le caressa. C'était le moment qu'avait choisit la jeune femme pour faire un commentaire désobligeant à propos du canidé et Gemma articula en chuchotant sans qu'elle entende: “T'es le plus beau et je t'aime”. Elle continua sur sa lancée alors que son chien s'éloignait et rit avec elle lorsqu'elle lui conseilla d'éviter Tyee. Il y avait peu de chance qu'il devienne un jour son docteur. Quant à le trouver sexy... Il y avait des limites à tout. Tyee était un loup après tout, elle connaissait son maximum et il était très loin au delà de la ligne. Jamais au grand jamais...

Finalement, elle promit de passer la voir demain et revint vers le centre de la pièce en raccrochant. Dans la foulée, elle s'attrapa une autre cigarette et l'alluma pour continuer à marcher vers Tyee. Elle se planta en face de lui tout en étant consciente qu'elle l'interrompait dans ses réflexions. Il était pas normal depuis le début de la soirée et elle pouvait le voir mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

“C'est quoi cette histoire d'agression ?”

Alors que Vyle refaisait une tournée de café, Tyee regardait par la fenêtre et Gemma était en pleine conversation téléphonique. Il ruminait un peu. L'alpha avait tendance à faire passé les désirs et besoins personnels de la meute avant ceux de l'OM. Même s'il ne l'avait jamais connu, le journaliste était sûr d'une chose, le président lui n'aurait jamais fait ça. Mais le numéro deux de leur petite organisation semblait faire confiance au numéro trois. Un fichu loup-garou. Au final avec les vampires, ils étaient de ceux qui ne contrôlent tellement pas leurs pulsions meurtrières et c'était de leur faute à ses deux là, si la race humaine avait fini par découvrir qu'elle n'était pas la seule.

Mais qui était il lui au juste ? Juste un membre ! Un simple militant qui oeuvrait dans l'ombre pour le bien de tous. Il avait un sacré réseau de renseignement. Depuis sa majorité, il dévoilait les secrets de la ville. Il n'avait pas, comme certain, un besoin de vengeance absolu. Non, il était ici parce qu'il croyait aussi en la liberté, mais surtout, au jour où enfin il pourrait révéler aux yeux du monde le scoop de sa carrière ! Il chassa toutes ses idées de sa tête en la secouant et sortit de la cuisine après avoir vu Gemma caresser son chien et lui dire des doux mots d'amour. Il sourit.

Il n'allait pas la blâmer. Lui aussi était comme ça. S'il haïssait les humains, parce qu'ils n'étaient que des méprisables créatures qui ne vivaient pas harmonie avec la nature, les animaux l'amusait. C'était divertissant devoir que ses faibles créatures vivaient au détriment des autres. Comme des parasites. Mais ils semblaient pour la plupart amélioré leur existence. Un chat posé sur les genoux qui ronronnent, apporte une certaine sérénité. Il nous fait nous sentir moins seul. Quant au chien ! Il aurait bien rit tien ! Il devait se coltiner des balades à des heures indues ! Bonjour la corvée ! Mais il ne regrettait rien. La présence de Pongo était agréable. D'autant que son animal le faisait souvent se tordre de rire tellement qu'il était idiot... et même stupide ! Aucun autre animal n'était aussi sot que lui. Mais cela ne le rendait que plus touchant. Il poussa un soupir de résignation.

Il se réinstalla sur le canapé et se resservit une tasse de café, ainsi qu'a Gemma. Le loup pourrait bien se débrouiller, il était toujours au rebord de la fenêtre à contempler le paysage urbain, sa tasse dans les mains. Il semblait soucieux. Comme s'il réfléchissait. Il devait être en train de mettre une stratégie au point. Après tout, il venait d'avoir pas mal d'informations importantes... Mais l'elfe noire le coupa dans sa pensée.

« Une agression ? Quelle agression ? Qui a été agressé ? » dit il en fronçant les sourcils soucieux...

Elle le regarda complètement désespérée de son attitude. Mais c'était quoi ce comportement ? Il venait de se transformer en boulet complet ou il avait un soucis de mémoire ce mec ? Ca lui avait grillé les neurones ses grandes courses sous la lune ? Elle leva les yeux aux ciel et renouvela l'opération à la grande entrée de Vyle. Elle devait vraiment garder son calme et faire attention à ne pas blesser son meilleur ami en même temps. Il ne le supporterait pas si elle s'occupait trop de la rouquine ou si elle le montrait trop.

Non mais il la prenait vraiment pour une bille totale en plus avec ses faux airs de -non je ne sais pas de quoi vous parlez-. Elle haussa les épaules devant sa résignation et le regarda droit dans les yeux.

“Je parle de l'agression de Raphaëlle pardi !”

Sa cendre allait tomber de sa cigarette et elle ne voulait pas saloper le sol ainsi s’éloignât-elle et se dirigea vers la table. Elle remarqua que Vyle venait de lui servir une tasse de café et elle lui fit un mince sourire de remerciement tout en ajoutant :

“Merci princesse.”

Elle reprit place près de lui, sur le canapé et croisa les jambes. Il leur arrivait quoi aux mecs ce soir à partir en vrille ? C'était même pas à cause de ses révélations en plus qu'ils dépassaient les bornes, ils étaient juste comme ça ! De vrais déglingués ! Raphi avait peut-être raison, les femmes étaient plus simples.

“Elle vient de m'appeler et m'a dit qu'elle avait été agressée. En plus vous la droguez ? Pourquoi ? Pour qu'elle vous foute la paix? Vous savez que ça ne marchera pas avec elle, elle ne fera que revenir en force. Alors je vous le re-demande ? C'est quoi cette histoire agression ? Et ne me mentez pas, je la vois demain.”

Elle avait parlé en essayant de refouler tous ses sentiments de frustration et de rester simple mais son ton était tout de même tranchant et sans appel. Cependant, elfe sentait bien que les questions qu'elle avait posé plus de problème et que Vyle allait partir dans un délire monstre si elle n'ajoutait pas quelque chose et très vite. Elle posa sa main libre sur le genou de son ami et ajouta, sur un ton de confidence.

“Elle a confiance en moi, il faut bien que quelqu'un garde un œil sur elle.”

Vyle se tourna vers Gemma lorsqu'elle s'écria qu'elle parlait- encore une fois - de sa petite amie lesbienne. Ça commençait à faire beaucoup. Il s'affala dans le fauteuil en croisant les mains sur la poitrine et boudant à moité. Son amie semblait dire que l'humaine donnait du fils a retordre à l'indien. Pff, avec l'envie de la tuer qu'il devait avoir, c'était étonnant qu'il ne l'ait pas encore fait... ou alors...

« J'y crois pas ! Amarok tu l'as loupé ! La pleine lune est loin donc je doute que tu l'ais mordu. Elle se trouve dans son service, sous ta garde... Tu ne la droguerais pas pour qu'elle oublie que tu es à l'origine de son hospitalisation ! Pfff je comprends mieux pourquoi tu la dis sur ton terrain de chasse ! Tu l'as loupée quoi ! » dit presque ahuri de la nouvelle

Il se tourna vers son amie. Il n'était pas dupe. Elle l'aimait vraiment cette humaine. Pourquoi donc ! Elle n'avait pas encore dû intégrer que les humains étaient tous dangereux qu'ils voulaient leur disparition totale de ce monde ! Elle était encore dupe pour le moment, un jour elle comprendrait, elle aussi ce qu'il en entait de cette ville. Ils ne peuvent pas cohabiter ensemble, ils sont incompatibles. Il n'avait aucune envie que son prince l'apprenne à ses dépends, c'était peu-être aussi la raison de sa colère, en dehors de la jalousie. Il se crispa quand elle posa la main sur son genou. Ils ressemblaient encore plus à un couple ayant des soucis conjugaux à régler.

« Pff tu parles ! Tu t'es entiché d'une saloperie d'humaine, c'est tout ce que je comprends, comme si je ne comptais pas pour toi ! Mais bon passons, je doute qu'Amarok ai envie de nous voir nous disputer maintenant... Et je ne sais pas si on a fini de faire le tour de la question... »

Il prit sa tasse et avala une gorgée de café fraîchement fait. Il était encore bien chaud...

Ok, Vyle lui faisait encore la gueule, il venait de sous entendre que Tyee voulait tuer Raphi, de lui dire qu’elle ne l’aimait pas vraiment et tout ça et Gem en avait marre. Les crises de jalousies de la harpie, combiné au détachement icebergien de Tyee l’irritait au plus au point. Son sang ne fit qu’un tour et elle feula presque en regardant Vyle après que tout le monde se soit arrêté de parler. Sa violence elfique se répandit dans ses veines comme un poison à effet rapide et elle sentit une chair de poule se dresser sur ses bras. Elle avait les mêmes sensations avant un combat, lorsque l’adrénaline commençait à monter en elle et à lui battre les tempes. Dans ses moments, la guerrière en elle prenait le dessus et elle ne voyait plus rien à part sa cible.

Cette fois-ci, parce que Vyle était un des êtres qu’elle chérissait le plus au monde, parce qu’elle l’aimait autant, si ce n’est plus que ses frères, que sa famille, sa réaction fut bien différente. Elle n’explosa par physiquement comme elle aurait dû mais ses nerfs étaient à vifs. Tellement à vif, qu’elle perdit le contrôle sur la magie qu’elle maintenait sur elle en permanence. En quelques secondes, ses yeux noisettes virèrent au violet et ses oreilles devaient avoir reprit leurs formes pointues originelles. Ce sort n’était qu’une illusion, une dissimulation quotidienne qui la rendait plus humaine aux yeux des mortels. Rien de plus.

Ce que les deux créatures voyaient maintenant en face d’eux, c’était Gemma sous sa forme elfique et elle scrutait toujours Vyle comme si il venait de lui dire la pire insulte possible. Insinuer qu’elle ne l’aimait pas était pour elle, la pire des choses qu’il puisse prononcer. Comment avait-il osé dire une chose pareille ? Elle ne pouvait même plus s’énerver sur Raphi pour avoir laissé un vampire s’approcher d’elle. Ce que Vyle avait dit était beaucoup plus grave. Cependant elle choisit de répondre à Tyee en premier sans quitter son meilleur ami de yeux.

“Je comprends Tyee, moi même je ne saurai pas comment la gérer au jour le jour. Juste... Oh et puis, faites ce que je voulez ! Je m’en contre fous là !”

Elle ne savait pas de quoi le futur serait fait mais elle ne pouvait avoir qu’une certitude. Elle leur survivrait tous si elle ne mourrait pas prématurément. Gemma avait une espérance de vie très longue en comparaison de tous ceux qu’elle connaissait qui n’étaient pas elfe. Elle devrait subir la perte de tous ceux qu’elle aimait et Vyle faisait partie du lot. Si elle le perdait lui, se serait comme si une part d’elle-même lui serait retirée. Elle ne pourrait jamais le remplacer, jamais même l’envisager et il osait lui dire qu’il ne comptait pas pour elle ? Non seulement, c’était faux, un vrai coup bas mais il ne lui avait jamais fait autant mal. C’était un bon coup de couteau dans le coeur qu’il venait de lui infliger. Sa parano l’avait poussé trop loin dans ses paroles et il allait falloir qu’il se calme fissa ou elle allait vraiment l’engueuler pour avoir oser.

“Ne t’avise jamais, plus jamais de dire que tu ne comptes pas pour moi. Tu m’entends, Vyle ? Ja-mais.”

Elle ne voulait même pas de sa réponse. Pour la première fois depuis de longues minutes, elle se tourna et lâcha son regard attrapant sa tasse de café et ressassant cette offense. –comme si je ne comptais pas pour toi-, il était complètement barré ou quoi ?

Vyle ne quittait pas des yeux son amie, qui était vraiment furax. Ses yeux noisettes étaient devenus violets, on apercevait la pointe de ses oreilles elfiques. Sa nature de drow reprenait le dessus. Il ne l'avait jamais vu hors d'elle à se point là. Perdre le contrôle de son apparence et de sa magie. Encore une fois, il était allé trop loin avec elle. C'était assez fréquent au final. Il était du genre à chercher les limites des uns et des autres. Toute amie quelle soit, elle ne faisait pas exception à cette règle. Il soupira et passa son attention sur le loup-garou.

« Tu as été devancé par un de tes ennemi naturel ! Allons les aphas ne sont plus ce qu'ils étaient » dit il en le taquinait dangereusement

« Je comprends que tu ne puisses pas t'en débarrasser. Ce serait dangereux de griller ta couverture. Nous avons tous besoin de toi là-bah, Amarok ! » dit il sérieusement, cette fois

Il ne releva pas le débat sur la drogue. Il ne connaissait pas cette peste et c'était visiblement mieux comme ça. Mais habitué à fréquenter tout type de personne dans son travail, il se dit qu'il n'aurait eu aucun mal à la gérer. Il ne voulait pas rajouter de l'huile sur le feu. Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que Gemma s'adressa à lui avec colère et véhémence. Il n'osa rien dire et baissa la tête comme un chiot qui se fit gronder après avoir bouffé le canapé hors de prix du salon. Il se savait en faute. En dominé qu'il était, il ne répondit pas. Pour dire quoi de toute façon. La contredire ou la suspecter de mentir aurait été pire, puis il n'avait pas envie de la perdre. S'il dépassait encore les bornes, cela pourrait entacher leur belle amitié.

« Bon, comment va t'on gérer toutes ses affaires alors ? Que fait on de Vasseur, du taré soit disant Monsieur Machin et de la petite amie lesbienne de Gemma? » dit il en détournant le regard cette dernière n'aimant pas quand elle le fixait avec colère.

Tyee était las. Las et fatigué. Il ne supportait plus de les voir se chamailler pour un bout de viande. Parce qu'en fait, Raphaëlle Focifère, elle était un bout de viande, rien de plus rien de moins. Il n'insinuait pas le fait qu'elle ne valait rien. Non, non. Elle était un morceau plutôt précieux et aux yeux de nombreuses personnes. Mais, elle restait cependant une proie pour de nombreuses créatures. Les vampires... La harpie... L'OM entier. Même les elfes s'y mettaient et lui ne faisait que sortir l'échiquier pour la chasse.

Bref, Ty en avait marre. Leur comportement d'amants fous l'emmerdait royalement. Ils commençaient tous les deux à perdre les pédales. Gemma en retrouvait même son physique originel. Il fut surpris de voir ses oreilles pointues pousser dans son épaisse chevelure bouclée et ses yeux changer de couleur. Il fronça même les sourcils alors qu'ils sentaient les pulsions meurtrières de la drow envahir la pièce. Il n'écouta pas sa réponse à son égard. Il en avait que faire au final qu'elle comprenne ou qu'elle émette le moindre jugement sur lui... Il était bien trop perturbé par ce dégagement de puissance qui interférait sur ses propres ondes d'alpha pour s'occuper du reste.

L'aura du loup commençait à se battre contre la magie qui émanait de l'elfe. Son instinct voulait imposer sa propre marque. Il devait reprendre le cours des événements. Mais, la remarque de Vyle lui fut complètement fatale. En fait, elle était complètement à double tranchant. Soit, il la prenait très mal, se mettait en colère et explosait la tête du harpie contre la fenêtre derrière lui. Soit, il prenait la remarque de façon très personnelle. Même si la harpie ne pouvait pas vraiment être au courant de ce genre de point, l'affront entra dans son coeur et enfonça le poignard encore plus profondément qu'il n'y était déjà établi.

Tyee aurait très bien pu prendre les mots de Vyle comme il l'entendait : rabaisser l'alpha à un être vulnérable et faible, plus con qu'un vampire. Ce ne fut pas le cas. Les alphas ne sont plus ce qu'ils étaient. La personne qui occupait sa position avant lui était sa mère. Sa mère, reine de la forêt, ambassadrice des loups garous de toutes les meutes. Sa mère qui était l'alpha la plus respectée et la plus redoutée de sa génération. Sa mère tellement crainte par l'UDPH, qu'elle fut assassinée par la main d'un homme. Sa mère... Les alphas ne sont plus ce qu'ils étaient. Lui, Tyee Amarok, fils de Winona Amarok, il n'était pas aussi fort et aussi puissant qu'elle, et il ne le serait jamais. Il n'était pas à la hauteur du rôle qu'elle lui avait donné et il ne le serait jamais.

Le chagrin qui s'empara alors de lui se peignit dans ses yeux. Les deux lueurs ambrées si farouches s'éteignirent comme le feu soufflé par un vent trop fort. Sans dire un mot, sans écouter la fin de leur conversation, sans jeter un seul regard aux deux autres monstres, Amarok se retourna et quitta la pièce. Il disparut de l'appartement de Vyle, comme il avait quitté la meute à la mort de sa mère. Sa tristesse se transformait toujours en une espèce de fuite, où il ne voulait vivre que sous forme bestiale, loin de tous sentiments, loin des blessures de sa vie, où son instinct prenait le dessus sur sa tête.

Seulement, arrivé dans l'ascenseur, Amarok tomba nez à nez avec un petit humain binoclard. Cela lui rappela l'élément déclencheur de sa tristesse. L'humain. L'assassinat de sa mère. Sa haine envers cette race perverse. La déprime laissa place à la rage et la colère. Sans crier gare, il colla une baigne à l'homme qui n'avait rien demandé et qui s'évanouit dans l'ascenseur. Puis, il fit demi-tour et entra dans l'appartement de Vyle d'un pas si déterminé qu'on aurait dit que le loup était prêt à faire un festin royal avec la chair morte de la harpie. Amarok contourna le sofa, attrapa le col de la chemise de Vyle et le hissa avec une force démesurée pour le mettre sur ses pieds. Hors de lui, ses instincts en feu, son aura meurtrière, ses yeux n'étaient plus que de fentes oranges et son visage n'exprimait qu'une envie glaciale de meurtre. Il plaqua ses deux mains sur le cou de la harpie et commença à serrer.

"Tu veux savoir à quoi ressemble un alpha, Dahl Maz Yien ?"

“Mais tu es un grand malade mental !”

Son meilleur ami venait de perdre la boule ou quoi ? Qu'il la pousse au plus profond de ses retranchements ça, elle comprenait, mais qu'il essaye avec Tyee ? Il allait le tuer et de sans froid en plus. Elle avait vu la fureur, la tristesse dans les yeux de l'indien, comme si il pensait à quelque chose qu'il n'aimait pas. Il venait de quitter l'appartement en coup de vent en plus et avec grand bruit. L'elfe se passa la main dans ses cheveux en soufflant un grand coup. Ils avaient échapper au pire, elle n'avait aucune idée jusqu'où le chef aurait put aller.

“T'es vraiment suicidaire !”

Elle prit une gorgée de café en se levant... Elle n'entendit pas, avec ses oreilles pointues, ce qui était en train de se passer dans l'ascenseur. Alors que Tyee revenait dans l'appartement, elle sentit son aura de domination, de revanche et le contrôle d'elle-même, qu'elle n'avait pas encore retrouvé, lui échappa totalement. Elle vit rouge lorsqu'elle capta ce qui allait se passer. Alors quand son meilleur ami se fit soulever par le loup, son sang bouillait dans ses veines et elle se précipita sur eux. D'un geste sûr et violent, elle brisa la poigne de Tyee et sépara ses mains pour qu'il lâche le cou de son meilleur ami avant de le repousser avec toute sa force. Son instinct de guerrière, de combattante avait prit le dessus sur tout ce qui était beau en elle.

La jeune femme avait disparut, place à sa magie. Elle pouvait sentir toutes les fibres de son corps s'activer à protéger le harpie qu'elle aimait plus que tout. D'habitude, sa magie ne se manifestait pas, elle restait enfouie en elle et n'arrivait pas à la faire sortir. C'était désormais une pulsion animale naturelle qui déferlait en elle et elle n'avait aucune idée de ce que cela allait produire. Alors qu'elle empoignait toujours Tyee, elle vit dans ses yeux en fentes, son désir de meurtre et le reste de conscience de préservation en elle mourut. Portée par son élan, Ty et elle tombèrent sur le sol avec grands cris et fracas.

Il avait osé toucher son meilleur ami. SON meilleur ami ! Si une personne pouvait lui donner une bonne correction, c'était elle, personne d'autre ne pouvait toucher à Vyle comme ça. Sa magie irradiait ses mains et avait animé un feu destructeur dans ses yeux. Toujours sur le sol, ses doigts touchèrent à nus la peau de Tyee. Elle ne pouvait pas le contrôler, ça sortait d'elle et ça devait sortir. Elle avait trouvé son déclencheur mais elle ne savait pas ce qu'était cette magie, elle ne la connaissait pas, pas même les effets qu'elle engendrerait.

A toujours tirer sur l'élastique, à la fin il cède et vous reviens dans la tronche puissance mille. C'est ce qui c'était pour Vyle. Il avait frappé bien, au bon endroit et la bonne personne. S'il avait voulu connaître les limites du loup-garou, il n'aurait pas put mieux faire. En plein dans le mille ! Mais la conséquence était néanmoins très peu agréable, sauf pour un masochiste peut-être ! Pour le moment la question se posait pour le journaliste. Ce n'était peu-être pas une si bonne idée que ça de pousser à bout un cabot qui à une force surhumaine. Les pieds dans le vide, sa nuque entre les mains puissantes du secrétaire général de l'OM, Vyle essayait de respirer. S'il avait été un humain, il serait mort en cette seconde précise.

Après l'avoir ouvertement provoqué, le journaliste avait observé avec intérêt la réaction d'Amarok. Il s'était attendu à un élan de colère il est vrai. Lui toujours maître de ses émotions, il pensait qu'il aurait eu droit à un regard noir lourd de reproche. Pas une seule seconde il s'attendait à ce qui allait se passer. Dans les yeux ambrés de l'indien passèrent diverses émotions. Un chagrin immense c'était même peint sur son visage. Il finit par partir en claquant la porte.

« Bah dis donc... je crois avoir touché une corde sensible. » dit il en fanfaronnant devant Gemma. « Allons Prince, tu voulais qu'il fasse quoi ? Il est toujours stoïque ! Mais j'avoue que je me suis surpassé ! Je ne m'attendais pas à un tel départ ! » il riait même un peu.

Il avala une nouvelle gorgée de café, avant de poser sa tasse. Comment pouvait il respecter un type aussi lâche, incapable d'assumer ses échecs ! Il s'était fait coiffer au poteau par un vulgaire vampire. Puis il claquait la porte comme une gamine de douze ans, qui aurait eu pour punition de ranger sa chambre. Et dire que ce type était quand même une des tête de l'OM. Ça faisait peut-être sept ans qu'il était là, mais il ne se dégonflait pas.

Il avait craner un peu vite ! Sa porte se fit ouvrir à la volée. Amarok surgit. Il ressemblait plus du tout à ce qu'il avait vu quelque seconde plus tôt. Un chiot abattu qui aurait été abandonné par ses maîtres. Non. Il avait très clairement en face de lui un Alpha. Un Alpha très en colère qui plus est ! Le harpie n'eut pas le temps de réagir qu'il se trouva étranglé par le loup-garou. Bon, okay, il devait avouer qu'il était allé un peu loin...

Mais Gemma ne regarda pas la scène sans rien faire. Le Prince charmant sauta pour sauver sa Princesse en Détresse. Digne d'un compte de fées. Ou d'un film d'horreur au choix. Il n'en était pas moins que les deux puissantes créatures se battaient l'une contre l'autre. La troisième était par terre, terrorisée, sa main sur sa gorge essayant de reprendre son souffle...

Gemma ne contrôlait plus rien. Elle faisait du mal à Tyee en laissant ses mains sur son torse. A califourchon sur lui, elle laissait tous ses instincts diriger son comportement dans le seul but de protéger Vyle. Soudainement, un coup violent l'atteint au visage et l'envoya valser. Elle sentit sa lèvre inférieure exploser et le bas de son visage la brûler. Elle roula au sol alors que l'indien pestait et hurlait. Elle n'aurait sut dire si c'était de rage ou de douleur mais n'en avait cure pour l'instant. L'elfe croisa le regard de son meilleur ami et se traîna vers lui.

Il semblait terrorisé, au sol, comme si c'était prit un gros coup dans la gueule lui-même. Arrivé tout près de lui, elle leva la main et arrêta son geste à mi-chemin de son visage. Elle ne voulait pas le blesser, surtout pas le blesser. Sa magie avait quitté ses mains mais elle ne voulait pas tenter le diable. Son pauvre harpie avait l'air d'un enfant qui venait de se faire gronder mais en plus effrayé encore. Le sang coulait de sa lèvre et sur le sol mais elle gardait son regard fixé sur lui.

Elle ne s'en serait jamais cru capable avant... Protéger quelqu'un et laisser toute sa rage s'échapper... Elle venait d'utiliser sa magie pour faire du mal à quelqu'un et maintenant, tout le monde avait mal. Le souffle court, elle effleura la joue de son ami et se laissa tomber sur le sol à nouveau. Elle venait de perdre trop d'énergie pour pouvoir faire quoi que se soit. Son chien, qui avait assisté à toute la scène se précipita sur elle et se posta en l'elfe et le loup-garou. Bien qu'il n'appréciait pas l'indien en particulier, il protégeait sa maîtresse en il commença même à grogner.

“Armando... Arrête...”

Elle n'avait réussit qu'à murmurer... Toujours sur le dos, haletante, elle n'avait plus la force de faire quoi que se soit.

« Gemma ! »

Vyle bien que paniqué, regardait son amie se battre pour lui, pour la protéger, lui et son insolence. Il n'avait pu réagir, il ne pouvait pas l'aider. Alors qu'il essayait encore de respirer, l'elfe était à califourchon sur le loup en train d'user de la magie. Puis elle finipar rouler sur le sol pour le rejoindre. Elle semblait vouloir le toucher, mais elle était effrayée à l'idée qu'il lui reste de cette magie brûlante entre les doigts qui aurait blessé le harpie. Finalement, le contact fut doux. Le journaliste la serra dans ses bras. Elle était quasiment éteinte. Son énergie vitale avait été en partie absorbée.

Il leva les yeux vers le chien qui grognait toujours. Il avait peut-être peur du grand méchant loup, mais la fidélité inconditionnelle le faisait lutter contre sa crainte. Il devait protéger sa maîtresse. Visiblement, tel qu'il le connaissait, Vyle savait qu'Armando n'attaquerait pas tant que l'Alpha n'agirait pas. S'il partait maintenant et les laissait tranquille, il ne se passerait plus rien.

« Écoute Amarok, je sais que je suis allé trop loin ! Je n'aurais pas dû... Je pense que tu devrais partir. On te laisse réfléchir sur les plans que tu veux mettre en oeuvre. Nous en parlerons un autre jour... un autre jour... » dit il la voix presque éteinte...

Elle sentit les doigts, les bras de sa princesse sur elle... L'envelopper... Vyle... Elle avait des sensations comme jamais. C'était comme si la sensibilité accrue que l'on a au bout des doigts c'était propagée à tout son corps. La protégeant presque de ce qui c'était passé... Elle ne bougeait pas mais tous ses autres sens c'étaient réveillés. Elle pouvait entendre le coeur de son ami battre comme si elle le touchait à main nue. Les grognements de son chien résonnaient tels un orage dans sa tête. Complètement avachie, juste soutenue par l'étreinte du harpie, elle tourna son regard vers l'indien qui gisait toujours au sol.

Fébrile, elle essaya de se redresser mais tomba à nouveau dans l'étau que Vyle avait créé autour d'elle. En voyant, l'expression de Tyee, elle se fit dure elle aussi. Si il tentait quelque chose, elle en avait encore assez en elle pour lui défoncer la gueule. Sa magie c'était échappée mais elle reviendrait, elle en était sûre, sinon elle serait seule face à l'iceberg et tant pis pour la blancheur de la moquette. Oui, elle était faible, et sa tête lui tournait mais elle venait de l'atteindre comme jamais. Que lui avait-elle fait ? Ce n'était pas une simple blessure... Elle l'avait touché au tréfond de sa chair, de son être. Jusqu'où était-elle allée ? Quel mal, autre que physique, lui avait-elle infligé ? Elle aurait put l'avoir marqué à vie sans le savoir et sans jamais pleinement le découvrir. Si ça se trouvait, elle l'avait maudit...

Il fallait qu'elle appelle sa mère. Sa mère viendrait et s'occuperait de Tyee. Elle découvrirait ce que sa fille lui avait fait et elle ferait tout disparaître... comme un mauvais souvenir... Seulement, l'indien tournait les talons.

“Tyee non !”

Elle essaya de se lever et retomba sur le côté en tremblant. Elle faisait une sacré crise d'hypoglycémie mais réussit à se mettre à genoux avant que son meilleur ami ne la retienne. Le regardant, presque haletante et le corps en ébullition, elle ferma les yeux. Tyee allait souffrir dans les heures à venir, dieu sait ce qu'elle lui avait fait. Elle aurait put se sentir coupable mais elle n'y arrivait pas. La loyauté qu'elle avait pour Vyle dépassait le reste. Sa tête la tournait pourtant et son chien se frottait contre son bras comme pour vérifier qu'elle aille bien. Essayer de ne pas s'énerver, essayer de ne pas s'énerver... Elle attrapa ses cigarettes sur la table basse et s'en alluma une, l'esprit lourd. Elle dû serrer le poing et se planter les ongles dans la peau pour ne pas répéter à Vyle qu'il était vraiment suicidaire...

La menace que Tyee lançait à Vyle ne tombait pas dans l'oreille d'un sourd. Même s'il ne comprenait rien au sioux, la menace était quand même là. Il la sentait peser sur lui. Une chose était sûre, il éviterait ce type pendant un ou deux mois. Peut-être même la fôret, il n'irait plus à l'OM sans Gemma... parce que bon... il flippait à mort quand même. Ce loup était un fou furieux dangereux. Il n'avait fait que le taquiner sur les alpha. Il se prenait trop au sérieux. Un calumet de la paix lui ferait le plus grand bien !

Il voulait juste qu'il s'en aille, loin ! Il ne pensait pas que réouvrir la bouche l'aurait encore fait sauter hors de ses gongs. Merde, il n'allait pas non plus lui proposé un autre café et un civet de biche quand même. Quoique... il ne se serait pas retrouvé étranglé et menacé peut-être qu'il aurait tenter la blague. Vyle prit conscience d'une chose. En fait, il était grande gueule ! Il devrait apprendre à se taire. C'est certain !

Quand enfin le grand méchant loup quitta la pièce, le journaliste sauta derrière sa porte pour la fermer à clé. Comme il était parno, il avait une porte blindé. Tyee était peut-être très fort, mais il n'y avait pas de pleine lune et il faisait jour. Donc aucune chance qu'il puisse entrer à nouveau. Il retourna dans le salon et se jeta dans le canapé avec Gemma. Il soupira, pris une gorgée de café. Il alluma une cigarette. Il porta le mégot à ses lèvres, délaçant son gadget rouge habituel. Il tremblait un peu.

« Hé... ça c'est pas si mal passé que ça hein ? » dit il en fanfaronnant à nouveau pour détendre l'atmosphère.

Bon il déconnait. Il ne pensait pas le traître mot de ce qu'il disait. Mais il n'avait pas envie d'épiloguer sur ce qu'il venait de se passer. Pour le moment, il préférait le silence et la seule compagnie de son amie. Pongo arriva dans la foulée et se jeta sur le fauteuil, posant sa tête sur les genoux de son mitre. Il n'avait pas bougé de la cuisine. Il se lécha les babines et soupira de bien être. Mouais, lui aussi aurait dû être un chien, la vie était décidément moins dure...