[FERME] Argent, Fer et rock'n'roll

Raphaëlle observa Gemma se contorsionner. Elle était beaucoup petite que cette dernière et elle aurait peut-être dû se proposer pour l'aider. Mais elle n'en fit rien. Après tout elle n'était pas chez elle et cela aurait pût être mal venue de farfouiller, malgré l'autorisation de la tenancière. Quand la drow, que la scientifique pensait humaine, revint victorieuse, la bouteille entre les mains, elle l'accueillit avec un grand sourire.

« Comment ça simple ou double ? Je ne suis pas encore ivre. Je ne vois pas double ! Et puis vous savez, c'est très exagéré ça ! On prêtant que les gens ivres voient doubles, mais c'est faux, ils voient juste tout flou... » dit elle en hochant la tête comme si elle donnait un cours sur l'ébriété.

Raphaëlle poussa les glaçons. Hors de questions de dénaturer l'alcool, sauf si celui-ci était vraiment trop mauvais. Mais elle préférait le gouter avant de se faire une idée. ..

« Dites Gemma, vous savez que l'armement chimique est très différent de ce que vous faites ! C'est passionnant de voir qu'un aussi petit détail peut vraiment tout changer... Depuis quand vous êtes-vous passionné pour ces engins de mort ? »

Simple ou double... Elle ne pensait pas que ça allait créer des problèmes, surtout dans le contexte. Décidément la scientifique prenait tout directement et en plus elle en mettait des tonnes avec ses explications. C'était vraiment une môme qui avait besoins qu'on clarifie la situation. En tout cas c'était du boulot d'être en sa compagnie et il fallait faire attention à tout.

"Je parlais de la dose d'alcool, pas de votre état d'ébriété. Mais allez, vas-y pour un double après tout, la soirée est encore jeune."

Elle remplit les deux verres. Oups... Pas plus haut que le verre. Elle jeta un glaçon dans le sien, juste pour adoucir l'alcool et le rafraichir. Tout en pensant que la rouquine ne trinquerait peut-être pas, elle enclencha la ventilation dans la salle et s'assit près d'elle. La question de Raphaëlle la surprit un peu. Elle ne pensait pas que leur conversation irait sur un tont personnel. Enfin personnel, c'était le cas pour Gemma. La réponse à cette question dépassait le cadre professionel.

"Ca fait longtemps. Depuis mon adolescence, c'est mon père qui n'a passé le virus. Pas la passion de la chasse ni de tuer, non. Mais l'amour des armes. Leurs mécanismes, leurs défauts et toutes leurs possibilités. Et puis je préférais vivre de quelque chose que j'aime et pas m'enfermer dans un boulot chiant."

Elle pensait à tous ceux qui n'avaient pas cette chance.

"Et vous alors, votre père ne vous a passé inspiré dans votre choix de carrière ?"

Raphaëlle fronça les sourcils. Une soirée encore jeune ? Mais quelle idée saugrenue. Elle secoua la tête. Gemma était une fille bien ,mais il faut croire que trop tirer avec des armes avait dû endommager son cerveau. C'est gentiment qu'elle la reprit donc.

« Gemma, vous savez, le temps n'a pas d'âge. C'est même plutôt l'inverse... c'est le temps qui donne de l'âge... mais qu'importe n'est-ce pas. J'accepte volontiers une double dose. Il est encore assez tôt ... et la soirée n'a débuté que depuis une heure et demi... en prenant en compte bien sûr que le soir commence à 17h30 ! Après c'est une question d'opinion ! »

La scientifique regarda son verre, mais surtout le contenu avec attention. Sans être malhonnête, il était assez curieux.

« Faut reconnaitre que c'est du brutal. Je lui trouve un gout de pomme ! *» Dit-elle avec une drôle de moue. Cependant, elle fit signe à Gemma de la resservir quand même. « Le virus des armes !!! Ça existe cette chose ? Mince alors ! J'espère que je ne l'aurais pas ! Vous m'imaginez à nouveau avec une arme ? Moi ? » Elle éclata de rire. « Armorie serait encore plus inquiet ! Déjà qu'il avait peur que je me tire une balle dans la tête... et dire que cela a failli arriver ! »

Puis Gemma lui posa la question qui fâche. Son père et sa carrière. Bon elle ne pouvait pas le savoir. Personne ne le savait, en dehors de sa famille proche. Un air triste apparu sur son visage légèrement rougit déjà par l'ivresse. Elle secoua sa tête pour effacer ses mauvais souvenirs.

« Allons, Gemma... mon père est procureur, je suis physicienne. Nos professions sont extrêmement différentes l'une de l'autre ! Je... » Elle se tue quelques secondes. « Je suis la honte de ma famille vous savez. Une femme qui est intelligente, même très intelligente sans me vanter, qui a fait des études... C'est assez scandaleux. La tradition aurait voulu que je sois une gentille fille soumise, qui épouse un collaborateur ou bien un collègue, ayant un fort potentiel de mon père... ou de mon frère, qui reste à la maison pour faire la cuisine et élever les enfants. Vous imaginez le genre de famille. Mais voilà... je ne sais même pas faire cuire des pâtes ! J'ai appris hier, après avoir failli mettre le feu à ma cuisine qu'il fallait mettre de l'eau dedans ! » Dit-elle en rigolant.

« Bref, au pire, voyant que jen'étais pas le style femme au foyer, ma famille voulait que j'intègre une école de droit. Avec mes capacités intellectuelles et ma mémoire hors normes... pour EUX je ne pouvais être qu'un bon élément ! Mais en dehors du simple fait que je suis incapable de mentir... moi je voulais étudier les étoiles, savoir comment fonctionne un moteur à explosion, quels sont les propriétés chimiques des produits qui nous entourent... enfin bref ! Je voulais faire de la science... » Sa phrase mourut sur ses lèvres. Elle avala un nouveau verre et le tendit vide à Gemma pour qu'elle la resserve à nouveau... Elle parlait sur le ton de la confession... « Mais, il n'était pas d'accord... » Dit-elle dans un murmure à peine audible.



(* référence direct au dialogue culte des tontons flingueurs, la scène de la cuisine http://flingueurs1.blogspot.fr/ )

Gemma écouta la scientifique avec attention, entre ses déliriums sur le temps ou encore la notion de virus d’un objet, elles devaient se trouver toutes deux bien ridicules. En laissant métaphores et images de côté elles pourraient se comprendre et même avoir une agréable conversation. Cependant, entre l’elfe qui ne faisait aucun effort et la rouquine qui laissait son esprit allait bien plus loin que les conventions qu’une première rencontre exigent, le résultat était comique, ridicule et l’un dans l’autre attendrissant.

Le sujet qui fâche avait alors débuté, ce genre de petit monologue suivant une question que l’on aurait aimé restée muette. Ce genre de monologue où la personne ayant posé la question reste silencieuse et prend note de tout ce qui est dit sans faire de réflexion. Il y avait de quoi se sentir mal à l’aise en écoutant les détails personnels d’une semi-étrangère ayant des problèmes familiaux. Ainsi elle était le mouton noir de la famille, une insoumise qui avait fait ses propres choix et qui assumait, plus ou moins bien, sa condition. Gemma ne voyait pas ce qu’il y avait de mal à être devenue une scientifique, en dehors du manque d’action, mais elle pouvait comprendre que le cadre familial devait être tendu. Elle pouvait imaginer les déjeuner le dimanche comme un théâtre de silence doublé de ressenti et de questions à moitié répondu.

Elle voulait dire quelque chose, faire un commentaire ou même donner des mots de soutien mais non seulement n’arrivait-elle pas à trouver une phrase simple, et sans 2ème degré, mais elle ne voyait pas Raphaëlle accepter de genre de remarques. En même temps, il y avait eu un bon lot d’information utile dans ce discours mais bon, mieux valait resservir, la rouquine, ce qu’elle fit, et continuer sur quelque chose de plus léger. En bon, pourquoi ne pas partager… Un peu…

"Toutes les familles ont ce genre d’histoire, pas dans le même détail, mais le gros de l’histoire reste de même. Vous avez choisi ce que vous vouliez faire, contre toutes attentes et toute seule, c’est courageux. Je ne pense pas que ma famille voulait que j’ouvre une armurerie mais c’est comme ça. C’était mon choix. La science c’était votre choix."

Elle prit une longue gorgée de son verre n’y laissant que le morceau de glaçon. Elle regarda son verre avec insistance tout en avalant sa gorgée. L’alcool lui laissa un goût râpeux et fort sur la langue. Un sacré antiseptique ce truc.

"C’est vrai qu’il est fort. De la pomme vous dites ? Mouaip, peut-être mais y’a autre chose, un truc plus doux, plus… Je sais pas… Ça serait pas de la betterave ? Faudrait le faire analyser pour être sûre !"

Elle sourit et remplit le verre.

"En tout cas. Pour ce qui est des armes, on va attendre un peu. Vous êtes pas un danger public non plus, mais bon, un accident est si vite arrivé. Votre pote là, Amorie c’est ça ? Il a raison d’être inquiet, bon on a fait en sorte que vous tiriez sur personne c’est déjà ça. C’est un collègue de boulot cet Amorie ?"

S'il faut savoir des choses sur l'alcool, c'est qu'il supprime les inhibitions, mais délit également les langues. Mais surtout n'allez pas dire ça à Raphaëlle ! Elle vous prendrait pour un abrutit et vous expliquerait calmement de façon professorale qu'il est physiquement et biologiquement impossible de faire un noeud avec une langue humaine, puis elle partirait en sucette sur des hypothèses avec quelques calcules scientifiques s'il est possible de la faire avec une langue de serpent... Bref tout ça pour dire que la petite scientifique surdouée n'était pas insensible aux effets de l'alcool.

Cependant malgré son état d'ébriété manifeste, elle ne perdait pas sa capacité d'écoute. Elle hocha la tête quand Gemma lui expliqua qu'il y avait aussi quelques petites mésententes dans sa famille. Elle qui pensait que chez les autres il n'y avait pas de problème. Peut-être était-elle un peu trop égoïste pour regarder ailleurs. La famille parfaite n'existe pas en faite...

« Pourquoi donc vos parents ne voulaient pas que vous ouvriez une boutique d'arme ? Si tout le monde aime ça dans votre famille, où est donc le mal ? N'est-ce donc pas la suite logique d'une telle passion ? » Demanda-t-elle avec une curiosité non feinte.

Si Raphaëlle n'avait pas d'empathie pour autrui, il n'en restait pas moins qu'elle se posait des questions sûr à peu près tout ce qui la touchait de près ou de loin. Et Gemma venait d'entrer dans cette catégorie. Il était donc normal qu'elle s'intéresse à elle. Et puis malgré ce que les autres pouvaientt penser d'elle, elle n'était pas si égoïste que ça... enfin peut-être. Elle avala une nouvelle gorgée de l'étrange boisson, qui était au frère de la tenancière en face d'elle. Elle la garda un moment en bouche et déglutit. De la betterave ?


« ... Si y'en a aussi ! »

Raphaëlle un peu éméchée ne relava pas la remarque sur le danger public. Son profil n'était pas dans les journaux, bien sûr qu'elle n'était pas un danger public. Quand son interlocutrice lui parla d'Amorie, elle ne réagit pas vraiment au côté confidentiel de la chose. Mais habituée cependant à tenir sa langue, elle se pencha vers Gemma un doigt devant ses lèvres avec un ''chuttt'' bien imité.

« Faut pas le dire ! C'est un grand secret ! Mais Amorie est une sorte de collaborateur ! Il m'appartient rien qu'à moi ! Avec les trois autres... » dit-elle à voix basse

"Oui bon, les familles trouvent toujours un truc à redire. Surtout les parents. C'est peut-être dans la logique mais bon, ils ne peuvent pas s'en empêcher."

En effet la famille idéale n'existe pas et même si une certaine harmonie réside, les Elfort se joignaient à la tradition des groupes qui s'engueulent durant les déjeuners. En plus, des elfes noirs qui se crient dessus c'est une explosion plus qu'une dispute. Les assiettes volent et le gigot refroidit... En repensant à leur dernière repas de famille, Gemma finit son verre et se reservit une double dose... Enfin un peu plus... Bref, pas plus haut que le verre. Dans la foulée, elle sortit son paquet de cigarette et s'en alluma une. Elle déposa ensuite le paquet sur le côté de but une gorgée du nectar pomme/betterave avec délectation, après tout la journée avait été rude. Elle écouta avec attention le discours de Raphaëlle qui avait suivit un chit presque enfantin.

Décidemment, ce petit bout de femme était un sacré numéro mais elle avait quelque chose à cacher. Et ça, même l'esprit troublé par une bonne dose d'alcool, Gemma avait relevé. Alors comme ça, la rouquine avait un collaborateur, enfin 3, et ils étaient à elle.

"Avec les trois autres ? Et ben vous avez un sacré petit groupe à vous occuper."

Allez, on reparti... Il fallait que Gemma arrive à comprendre ce qui se passait. Raphaëlle bien qu'enfantine, n'avait pas ce genre de réaction pour rien et ça lui avait mit la puce à l'oreille. Il y avait un truc qui clochait et elle voulait en avoir le coeur net. Si comme elle le pensait, la scientifique travaillait sur un projet militaire de l'UDPH ou même proche de cette organisation, et ben les problèmes allaient commencer. Il fallait la jouer serré en tout cas.

"Et ils travaillent avec vous sur la création d'armes, donc ?"

Il était peut-être vrai que dans toutes les familles il y ait des truc à redire. Mais Raphaëlle savait que dans les autres branches, du côté de sa mère, tout le monde était content de la tournure des événements. Peut être étaient-ils juste moins exigent ? Bref. Elle balaya sa réflexion mentale d'un signe de main. L'alcool avait déjà bien embrumé ses sens, elle parlait donc avec plus de facilité qu'à son habitude. Elle ria même quand elle imagina ses trois cobayes dans la création d'arme avec elle.

« Mais non ! Ce n'est pas leur domaine de compétence ! Quoique... Amorie était professeur de mathématiques à l'université avant de nous rejoindre ! Mais Raie lui était juste un océanographe quelconque ! Ils sont tous très intelligents... même plus que la moyenne, c'est d'ailleurs pour ça que je les ai voulus avec moi hein ! Et aussi parce qu'aucun d'eux n'est innocent. » elle hocha la tête et murmura « ... ils sont tous dangereux, surtout Émilie ! Elle, c'est une vrai psychopathe ! »

Peut être que Raphaëlle avait suffisamment parlé à Gemma pour que cette dernière comprenne que ce n'était pas qu'une façon de parler. Si la scientifique parlait de cas psychiatrique c'est que c'était le cas. Elle ne faisait ni dans la métaphore ni dans l'exagération.

« ... Après nous travaillons sur d'autres projets ensemble... des trucs plus délicats... mais je n'ai pas le droit de vous en dire plus ! C'est classé secret défense ! » dit elle avec son plus grand sérieux sous un air flagrant d'ébriété. « ... et c'est vrai que m'occuper d'eux c'est une lourde charge de travail en plus. Je refuse que mes collègues les dérangent... seul mon assistant à l'habilitation nécessaire pour leur parler. Quant à mes autres collaborateurs... » cette fois elle parlait vraiment des autres scientifiques sous ordres « ... ils sont trop stupides pour les comprendre ! »

Les propos de Raphaëlle étaient en constate flagrant avec la réalité, si on comprenait ce qu'elle disait vraiment. On parlait de cobaye, de personnes (non humaine) ayant aucun droit, enfermé dans une cage, qui subissaient en théorie des actes de torture sous couvert de la science. Mais la scientifique avait une réelle affection pour eux, qui était visible dans ses propos. Elle les respectait pour leur intellect. Mais... ils n'en étaient pas moins dangereux et enfermé dans une cage ! Ils n'étaient pas non plus humains, ils n'avaient donc pas de droits...

Ok, les choses clochaient. Elle en disait trop et il y avait trop d'éléments pour que ces collaborateurs soient normaux. Une pensée traversa soudainement son esprit. Cette fille si elle était pas nette, des gens devaient la connaìtre, et par des gens l'elfe pensait à Vyle. Si il a bien une personne à Ténébris qui en connaissait long sur les autres, c'était lui. Sa princesse allait encore frappé. Une fois la scientifique partie, elle allait mettre le fouille-merde sur le coup. Il allait faire ses petites recherches, si il ne la connaissait pas déjà, et ses doutes seraient confirmés.

De plus, la rouquine en disait long. Un ancien prof de math à l'Université, un océanographe et bon une psychopathe avec leurs noms. Ca prendrait peut-être du temps mais ses personnes pourraient être trouvées si Vyle ne pouvait pas trouver des pistes sur Raphaëlle. Quoique il était presque sûr qu'elle travaillait pour l'UDPH alors bon, mais Gemma voulait en savoir plus.

"Donc, vous les avez choisit mais, vos autres collègues sont des idiots ? Ca m'a l'air compliqué de travailler dans votre branche."

Elle prit une longue bouffée sur sa cigarette et une petite gorgée de son verre.

"En revanche je comprends, j'emmenerai pas mes frères marchander avec nos fournisseurs, c'est pas leur domaine de compétences. Il me faudrait un assistant moi aussi. Vous avez aussi choisis votre assistant ou on vous la imposé ?"

Elle connaissait déjà la réponse, la scientifique ne se serait certainement pas laissée imposé un assistant sans péter un cable mais bon, il fallait creser et trouver plus d'éléments surtout jouer sur l'alcool.

La fumée de cigarette donna soudain cette envie inscriptible à Raphaëlle, de fumer, elle aussi. Et comme Gemma le faisait ici, rien du coup ne l'empêchait pas de faire de même. Bon toute de façon elle ne respectait pas souvent les panneaux d'interdiction, souvent parce qu'elle les trouvait ridicule. Il fallait que l'interdiction soit justifiée pour qu'elle s'y plie... comme dans un laboratoire, où, justement, le tabac pourrait compromettre les tests.

Bref, elle fouilla maladroitement dans son sac à main, pour trouver sa précieuse dose de nicotine. Elle glissa une cigarette sur le bord de ses lèvres et l'alluma. Elle inspira avec délectation la fumée, puis expira par les narines. Elle avala une nouvelle gorgée de l'alcool.

« M'imposer un truc, à moi ? » elle partit d'un fou rire. « Le père de mon actuel patron n'avait jamais osé. Pourtant, je pense que c'est la seule personne qui avait un ascendant sur moi. Alors pensez vous Gemma ! Ce n'est pas une bande de pseudo Docteurs, cachés toute la journée dans leur bureau, à remplir des papiers administratifs, qui vont commencer ! » elle secoua la tête toujours en riant. « Nan moi mon assistant, c'est vraiment... le meilleur assistant ! Je ne comprends toujours pas pourquoi, ILS ont voulu le licencier. J'ai dû batailler vraiment pour qu'il reste. Vous savez, c'est le genre de personne... qui dérange... »

En même temps, Raphaëlle savait de quoi elle parlait. Elle était aussi ce genre de personne là. Ceux qui sont un peu trop intelligents et qui ne se lassent pas de le faire remarquer. Sauf qu'à la différence de ces gens-là, elle n'avait pas cette méchanceté que l'on trouve chez les autres. Son naturel, son manque de diplomatie et son innocence faisait qu'on ne pouvait que croire en sa franchise exacerbée.

« ... Vous savez... C'est un jeune homme très intelligent. Mais il est manipulateur. Cela a tendance à beaucoup agacer les autres. Et puis, quand son interlocuteur n'est pas assez cultivé à son goût, il devient tout de suite méprisant ! Nan, c'est vraiment un bon garçon... Il a juste besoin d'être surveillé et constamment reprit dans son attitude désinvolte... » dit elle sérieusement, toujours sous l'effet de l'alcool.

Encore une chose qui différenciait Raphaëlle des autres... elle n'avait pas les mêmes critères sociales. A la description qu'elle faisait, n'importe qui aurait pensé qu'il s'agissait d'un petit con, avec un gros QI et aussi menteur qu'un arracheur de dents... Mais non au contraire. Elle semblait même avoir de l'affection pour lui... Puis elle ria à nouveau.

« Je vous le prêterais bien. Mais, il ne pourrait même pas vous parlez ! Vous savez pourquoi ? »

Bon, il fallait la faire parler... Mais pas de tout et de rien. Elles étaient encore dans le sujet du boulot mais bon il fallait qu'elle en sache plus. Elle comprenait ce que Raphaëlle voulait dire avec les gens qui dérangent. Ca c'était Gemma à l'école. Elle n'avait rien à y faire et elle emmerdait tout le monde. Si elle avait continué à l'Université et puis dans un boulot, dis normal, elle aurait certainement fini à la porte.

“Le père de votre patron actuel était votre ancien patron ? Ca se transmet de père en  fils d'être votre boss ?”

Gemma partit d'un fou rire à la suite de sa question mais continua à écouter la scientifique en fumant et buvant. Ainsi donc son assistant était un snob cultivé et manipulateur qui en faisait baver la Direction tout en restant au côté de Focifère. Et ben, le duo infernal tiens ! Gemma pouvait les imaginer parcourant le laboratoire et elle prouva ça très comique, elle aurait bien aimé les voir tous les deux pour en juger d'elle-même.

C'est alors que Raphaëlle lui dit que son assistant ne pourrait même pas lui parler... Alors la raison... Peut-être qu'il trouverait que Gemma n'est pas assez cultivée pour daigner lui adresser la parole mais il aurait fallu qu'il lui parle pour qu'il s'en rende compte. Elle prit une bouffée de sa cigarette et se tourna légèrement vers la scientifique.

“Alors... Devinons. Il ne -pourrait- pas me parler... Ok, alors il pourrait avoir peur des armes et par conséquent des personnes travaillant avec les armes, mais il travaille dans votre département donc non. Elle regarda Raphaëlle attentivement... Ou alors, il a peur des personnes plus grandes que lui ?” ajouta t-elle en explosant de rire. “J'ai bon ?”

Raphaëlle fut surprise de la question de Gemma. Si on était patron de père en fils. Elle ne voulait pas non plus se trahir outre mesure et l'alcool la faisait parler malgré tout. Cependant, elle avait une certaine endurance pour garder ses secrets. Du moins c'est ce qu'elle pensait. Elle écrasa son mégot dans le cendrier et reprit.

« Oh, ne soyez pas surprise Gemma ! Vous savez beaucoup de laboratoire privé, se retrouvent souvent de ce cas-là. Il est normal qu'un fils hérite de l'entreprise de son père. » dit avec un sourire mystérieux, oubliant qu'elle avait raconter au début de leur rencontre qu'elle travaillait pour le gouvernement. « Ahh Archie était vraiment un super parton ! Un homme extraordinaire. Sa mort m'a vraiment fait mal en mon âme... » dit elle en soupirant tristement.

L'alcool lui fit faire un petit tour de déprime, mais elle se ressaisit aussi vite qu'elle s'était sentit défaillir. Elle secoua sa tête en repensa un sujet plus gai. Comme les raisons pour lesquelles, Adrien, son assistant, ne pourrait pas parler à Gemma. Elle agita sa tête de gauche à droite plusieurs fois en signe de négation.

« Non les armes n'y sont pour rien. Il est même plutôt du genre à trop parler. Et encore non, vous êtes plus petite que lui. Adrien est même assez grand si je dois vous le dire. » Elle éclata de rire et essaya de rependre son sérieux sans grand succès. « ... Il a peur des jolies femmes ! » puis elle partit dans un rire franc, quoiqu'un peu alcoolisé. « ... et faut dire que dans votre genre Gemma, vous êtes vraiment une jolie femme ! »

“Ahh oui, il ne faut pas laisser l'entreprise familiale tombée, il faut reprendre le flambeau. Quelqu'un doit bien se sacrifier.”

Décidément, l'elfe était contente de ne pas avoir subie de pression ni avoir eu à suivre une voie toute tracée pour elle. Encore jeune, très jeune, elle avait l'avenir devant elle et tout le temps dont elle avait besoin pour le faire. Presque tous les gens qu'elle connaissait rencontreraient leur fin avant elle. Même son meilleur ami... Même Vyle... A moins que quelque chose ne lui arrive d'ici là. Ce qui pourrait arriver.

Raphaëlle donnait plus d'information entre un prénom, un autre et le “laboratoire privé”. Décidément, elle se mélangeait les pinceaux dans son mensonge. Cependant, elle se prit d'affection pour elle lorsqu'elle parla de la mort de son ancien patron.

“Je suis désolée pour Archie.”

Elle ria quand la scientifique révéla la raison de l'handicap. Ainsi donc il avait peur des femmes et en plus des jolies femme. La stature de Gemma ne lui avait jamais donné l'impression d'êre jolie ni de le lui faire penser. Elle regarda Raphaëlle en haussant un sourcil tout en prenant une dernière bouffée sur sa cigarette. Elle l'écrasa dans son cendier et se retourna vers la scientifique.

“Si il ne peut pas parler aux femmes ? Pourquoi y arrive t-il avec vous ?”

Raphaëlle n'avait pas mentit. Elle avait seulement énoncée des vérités qui n'étaient juste pas liées entre elles. Satisfaite, elle était persuadée que Gemma croyait à ce qu'elle disait. Son commentaire sur le flambeau la laissa perplexe un petit moment. Elle essaye de comprendre d'elle-même mais elle devait reconnaître que cette phrase ne voulait rien dire. Elle ne voyait pas le rapport entre les deux sujets. Elle fronça les sourcils.

« Bah non, mon patron n'a pas prit de flambeau. Du moins pas à ma connaissance. Il a juste hérité, au mérite par ailleurs, du poste de son père, c'est tout. Je ne pense pas non plus qu'il considère cela comme un sacrifice. Je pense même, au contraire, qu'il est honoré d'être à un tel poste. » dit elle « Mais ne l'appelez pas Archie ! Il détestait ça. Personne, en dehors de moi bien sûr, n'a jamais osé se risquer à le faire. Il était trop sévère pour ça. Les hommes et les femmes qu'il avait à son service avaient un profond respect pour lui, le même qu'ils ont aujourd'hui pour son fils. Archibald était un homme vraiment génial ! J'étais la seule à pouvoir le surnommer comme ça, sans risque de me faire tuer... vraiment... » ajouta t'elle en hochant la tête très légèrement pour accréditer ses propos.

Ah la fameuse question que ce posait bien des gens au sujet d'Adrien. Pourquoi donc ne pouvait-il donc pas parler aux femmes, mais qu'il n'avait aucun problème avec Raphaëlle. C'était très simple en faite. En dehors du fait que sa patronne n'était pas un brin féminine, que toutes ses formes, bout de chair et tout ce que se prêtait de près ou de loin à sa sexualité était caché, il l'admirait uniquement pour son intellect et ce dont elle était capable de faire professionnellement. Elle avala une nouvelle gorgée de liqueur étrange et répondit.

« Déja je vous ai dit ''jolie femme''. Je n'en suis pas une, moi ! » dit elle en souriant « Et puis de vous à moi, sans vouloir vous paraître prétentieuse, il ne s'intéresse qu'à mon intelligence et à ce qu'en tant que patronne, maître de stage, mentor, je peux lui enseigner. » elle hocha la tête cette fois.

L'alcool lui tournait bien la tête et il n'en fallait pas plus à Raphaëlle pour se sentir beaucoup trop à son aise.

« Moi en revanche, je peux vous parler ! Et plus encore si vous voulez... »dit elle avec un sourire lourd de sous-entendu.

Gemma écouta la scientifique toujours avec la même attention que précédemment en continuant de siroter. Ainsi donc, Archi, était en fait Archibald. Un patron qui aurait pu tuer. Gemma se doutait  que le choix de mots Raphaëlle était révélateur et qu'il aurait vraiment pu infliger cette finalité à un autre être-vivant. Elle semblait de côté face à cette violence et l'elfe ne comprenait pas comment cette dernière faisait.

La rouquine aimait trop la vie pour pouvoir la détruire et Gemma était persuadé qu'elle ne pourrait jamais faire de mal sciemment à quelqu'un. La discussion revint vers s'assistant et Gemma explosa de rien. En y pensant, le pauvre, ne pas pouvoir parler aux jolies femmes devaient être un sacré problème, surtout que la beauté est subjective. Ca devait pas être simple tous les jours pour lui, rien qu'acheter son pain devait pas être une mince affaire.

“Donc si je comprends bien, votre assistant vous abandonnera quand vous aurez plus rien à lui apprendre?”

Gemma laissa son sourcil bien en l'air et regarda le sourire de Raphaëlle... Ainsi donc la rouquine lui faisait des avances et elle ne s'en cachait pas. Elle prit une longue gorgée de son verre le finissant sec et se reservit un plein.

“Mouaip... on va se contenter de parler hein ? On est si bien partie se serait dommage...”

Oh. Raphaëlle fut gentiment repoussée. Son sourir ne s'effaça cependant pas. Elle ne s'offusqua pas du râteau monumental que venait de lui mettre son interlocutrice. Elle se redressa, fini son verre et s'en resservit un autre. La bouteille commençait à bien se vider. La mission qu'elles s'étaient fixée, c'est-à-dire de venir à bout de cette étrange liqueur, allait enfin aboutir.

« Oh... vous êtes hétéro ? Dommage ! Vous ne me retirez pas de l'idée que seule une femme connaît mieux le corps d'une femme. Elles savent mieux se donner du plaisir. Je vous rassure tout de suite, j'excluais les sentiments inutiles de ce genre de relation... » dit elle en haussant les épaules d'un air désinvolte, comme si elle parlait de cuisine.

Non, Raphaëlle n'était pas le genre de personne à s'offusquer de ce type de refus. Elle aurait fait une crise si on l'avait privé de ressources pour son labo, qu'on lui aurait refuser un outil... mais les relations intimes... elle n'en fichait. De toute façon, celui qu'elle aurait voulu ne s'intéressait pas à elle, mais à toutes les autres femmes ayant un tour de poitrine supérieur au 85C.

« En ce qui consterne Adrien, peut être qu'en effet il me quittera quand il aura apprit ce qu'il veut apprendre. Enfin, sauf s'il reste sur la liste des licenciements possibles. Pour le moment, c'est uniquement grâce à moi s'il n'a pas encore était renvoyé. Tant que je le protège en tout cas, une chose est sûre, il restera avec moi. Mais j'espère bien qu'un jour il sera autonome. » conclue t'elle en parlant de son cher assistant.

« Mais vous ne prenez pas de personnel ici ? D'après ce que j'ai entendu dire, votre boutique à pas mal de succès. »

(HJ : ces propos n'engagent bien sûre que l'auteur de ce message XD)

Elle l'avait peut-être repoussée aussi gentillement qu'elle pouvait le faire mais c'est vrai que c'était quand même un sacré rateau. Gemma n'aurait pas aussi bien réagie si elle avait été à sa place... Mais bon au  moins elle le prenait bien. Elle explosa même de rire lorsque la scientifique lui fit une remarque sur le plaisir entre femme et continua jusqu'à ce qu'elle ait fin sur sa proposition de coup d'un soir.

“Oui je suis hétéro... En fait, je n'ai jamais été avec une femme donc je n'ai pas votre expérience. Mais je vous tiendrai au courant, si d'aventure, l'expérience me tente. Vous n'aimez pas les hommes ? C'est pourtant pas mal avec un homme...”

Un sourire coquin aux lèvres elle but un peu plus du brevage et s'alluma une autre cigarette. Elle essaya de retrouver cette sensation de plaisir de la clope d'après mais il n'y a pas à dire, c'était incomparable. Mince... Elle essaya de s'intéresser à ce que la rouquine disait mais y accordait moins d'attention. Bizarrement...

“Ahh ben si il vous doit sa place, je suis sûre qu'il restera. Qu'est-ce que vous entendez par prendre du personnel ? … Ah pour l'armurerie ? Bof.”

Elle s'arrêta un instant en pensant à la masse de travail qu'elle avait mais se refusait à embaucher quelqu'un. Déjà on ne sait jamais sur qui on tombe et en plus ça créerait pleins d'incommodités pour elle et ses frêres. Si aucun drow ne prenait le poste il lui faudrait engager quelqu'un d'autre et bon toutes les créatures ne s'entendent pas bien entre elles et avec les armes. Sinon, il y avait bien un humain mais il lui faudrait cacher son identité... Trop d'embarras.

“En fait je me suis même pas posée la question. On est bien à trois pour le moment, il y a du boulot mais on s'en sort. J'embaucherai si ça devient vraiment une nécessité. Vous préférez pas ça vous ? Travailler plus mais en étant sûre que tout est bien fait et surtout sans superviser quelqu'un ?”

(HJ: Mais bien sûr XD)

Raphaëlle regarda Gemma. Elle avait fait un bon diagnostique. Elle était hétéro. Les hommes... Ah elle y semblait complètement sensible. Elle espérait qu'elle ne croise pas le route de Jonas, qui se serait sûrement fait une joie de lui passer dessus, comme de toutes les femmes qu'ils croisaient d'ailleurs.

« Oh si jamais vous voulez tenter avec une femme, je me ferais un plaisir de vous initier ! » dit elle avec un grand sourire, sans pour autant insister outre mensure. « Oh ce n'est pas que je n'aime pas les hommes, même au contraire. J'ai tendance à avoir une préférence affective pour eux... et je suis même amoureuse d'un abrutit ! » dit elle en haussa les épaules. « ... mais je ne suis pas son genre de femmes, par contre vous, vous seriez son genre... » dit elle en souriant en grimaçant en même temps.

L'alcool la faisait parler. C'était la première fois qu'elle avouait avoir des sentiments pour quelqu'un. Elle essaye de ne plus penser à lui et de se concentrer sur sa discussion avec Gemma. En effet ils étaient déjà trois sur l'affaire, ils n'avaient pas besoin de plus de monde pour le moment. Elle hocha la tête, prit une nouvelle cigarette dans son paquet.

« En tout cas, si vous embauchez, j'ai accès à certaines données, de part mon père. Je pourrais vous dire si vos candidats ont fait de la prison, où s'ils ont des condamnations, n'hésitez pas à m'en parlez... » dit-elle gentiment. « Oh vous savez... je suis responsable d'un des laboratoires. Je gère donc aussi le personnel qui y travail. Pas seulement mon assistant. Et nos boulots sont très différents. Je suis dans la recherche. Je préfère faire mes expériences sans qu'une horde d'attardés vienne interférer et détruire mes travaux... Après, il est vrai que j'aime mon travail. Alors y rester des heures n'est pas en soit un problème pour moi. »

Pensez vous donc ! Raphaëlle y passée sa vie ! Ses jours de repos, elle y allait souvent, elle restait des heures et des heures. Parfois juste enfermée dans un laboratoire a joué avec des produits chimiques et faire des calculs complexes. D'autres fois, elle s'enfermait juste avec ses cobayes et ensemble ils parlaient de travaux, revoyaient ensemble des calculs ou des idées. Parfois ils lui faisaient part de certaines doléances et d'autres fois ils jouaient aux échecs ou bien des jeux complexes...

“M'initier ? Ca va je suis pas vierge non plus.” dit-elle toujours en souriant. “Je suis désolée que se soit un abruti. Il vous a fait du mal ? Quoi ? Attendez... Pourquoi je serai son genre et pas vous?”

Elle vit la mine déconfite de Raphaëlle et ne voulut pas lui faire du mal. Bizarrement et en très peu de temps, elle avait développé une affection toute particulière pour la scientifique et elle ne voulait pas lui faire du mal.

“Ben si je peux vous aider en tout cas... Le rendre jaloux ou un truc du genre, vous me dites.”

Elle ne savait pas si la scientique allait prendre cette offre à la lettre mais elle serait ravie de l'aider et sans rigoler. Elle semblait avoir du mal à se protéger contre les choses de la vie et Gemma ne pourrait pas s'empêcher de vouloir s'occuper d'elle.

“Ah mais se serait pas mal ça. Si j'ai une liste de candidat je pourrez vous donner leurs antécédants ? Cool...”

Cs pourrait s'avérer utile si elle venait à engager un humain. Elle n'avait pas vraiment envie de mettre Raphaëlle sur la piste d'un monstre... Monstre... Quel mot grossier.

“Ben je suis comme vous. Je préfère me tapper des heures sup plutôt qu'engager un incompétent qui me rajoutera une charge de travail. Rien n'est laisser au hasard à l'armurerie. Un mauvais nettoyage d'un seul canon sur 100 et quelqu'un pourrait mourir. Je ne peux pas me permettre de perdre mon business sur ce genre de truc.”

En plus de passer sa vie au boulot, Gemma dormait au dessus de l'armurerie donc, elle passait vraiment sa vie sur son lieu de travail.

Raphaëlle éclata de rire à la remarque de Gemma. Elle se doutait bien qu'elle n'était plus vierge. En même temps si cela avait été le cas, en dehors du fait que cela aurait été étonnant, cela aurait été très étrange.

« Je me doute bien que vous n'êtes plus pucelle ! Je parlais juste d'initiation entre femme. C'est différent d'avec les hommes vous savez... Je vous monterais bien, mais vous n'êtes pas intéressée. » dit elle avec un grand sourire en tirant une nouvelle bouffée de sa cigarette.

« M'aider avec Jonas ? » dit elle clignant des yeux. Elle rie. « Oh non y'a rien à faire avec lui ! Vous savez ! Je suis la petite soeur de son meilleur ami. Et y'a cette fichue loi tacite entre ami déjà, ''tu ne coucheras point avec la soeur de ton pote''. Donc voilà ! Et puis après, Jonas est un draguer. Il aime les femmes... plus que moi je dirais ! » Elle éclata de rire à nouveau. « La principale raison qui fait que vous êtes son genre ? Vous êtes une jolie femme, avec des formes bien dessinées... vous avez incontestablement plus de poitrine que moi aussi ! Et votre couleur vous donne un aspect exotique qui pourrait lui plaire ! » elle haussa les épaules

« C'est aimable à vous de me proposer votre aide, mais je suis consciente qu'il n'y a rien à faire. Et puis c'est un abrutit ! Alors, vous savez, j'ai depuis des années, abandonnée l'idée même d'avoir ses faveurs ! En attendant, je préfère m'amuser ailleurs ! » elle sourie et prie une nouvelle gorgée d'alcool.

« D'ailleurs, je suis tellement ivre que je ne vais pas pouvoir rentrer seule moi. Faudra que je l'appelle ! Petite soeur du meilleur ami... ça donne au moins le droit à des privilèges ! Comme téléphoner à... euh... je sais pas quelle heure, parce que je suis trop bourrée... Ou bien... j'appelle ma colocataire aussi... Elle fini son service à trois heures du matin au Darkness Pub... »

“Et ben je vous tiendrai au courant alors...”

Gemma sourit à belle dent puis finit son verre d'un trait. Elle commençait vraiment à apprécier ce brevage étrange et avait saisit la bouteille pour en lire l'étiquette. Les indications qui s'y trouvait ne parlaient ni de pomme ni de bettevave mais elle allait se souvenir de la marque afin de remplacer la précieuse possession de son frère. En parlant de frère, Raphaëlle aimait le meilleur ami du sien. Ahhh les règles entre mecs. L'elfe trouvait ces règles sacrément hyprocrites mais les hommes ne changeaient pas.

Il leur fallait une sorte de code de conduite pour expliquer leurs comportements en bien ou en mal. Enfin bref, Jonas... Le meilleur ami du frère... Ca allait être bien utile ces informations. Au moins elle n'avait pas ce genre de problème avec les amis de ses frères... Ils étaient tous... Ben des gros thons. Alors bon, aucun danger, enfin pour elle.

“Vous avez bien raison tiens. Mais ce truc de dragueur avec qui on passe une nuit ce n'est pas pour moi. Si je rencontre Jonas je resterai loin de lui et s'il insiste... Ben... Non il n'insistera pas.”

Gemma s'imaginait déjà lui envoyait un vent monumental l'habillant pour l'hivers... Au risque qu'il lui courre après encore plus. Elle s'échapperait comme elle peut. Bon serveuse/coloc au Darkness Pub, check.

“Ca j'avoue j'aimerai bien pouvoir le faire... Appeler quelqu'un à pas d'heure pour venir me chercher...” Elle soupira en écrasant sa cigarette. “Enfin bref, vous voulez un téléphone pour essayer de les appeler ?”

Raphaëlle rit quand elle lui promit de rester loin de Jonas. Ce serait bien la première de ses copines à ne pas lui sauter dessus. Elle imaginait déjà la scène avec la tenancière qui braquait un de ses engins de mort sur son ami d'enfance. Son rire se fit encore plus sonore. Elle pleurait même de rire. A un tel point, qu'elle eu du mal à reprendre son souffle.

« Gemma, je vous adore ! Vraiment ! » dit elle toujours en pouffant de rire

« Je veux bien un téléphone... je vais contacter Jonas... En espérant qu'il ne soit pas en compagnie d'une blonde insipide aux gros seins... »

Elle sortit de son sac un stylo et un papier. Elle nota son numéro de téléphone ainsi que son nom et prénom. Puis elle lui tendit avec un sourire.

« Maintenant, vous avez une personne à qui téléphoner en cas de besoin ! J'habite dans les HLM. Si un jour vous voulez appeler en plein milieu de la nuit... »

Au final, elle aurait peu-être une amie ? Elles étaient très différentes, mais elles avaient passé une super soirée, malgré la splendide gueule de bois qu'elle aurait au réveil. Raphaëlle était toute rouge à cause de l'alcool. Ivre. Elle tenait à peine debout.

Gemma pouffa aussi de rire lorsque Raphaëlle lui dit qu'elle l'adorait Son rire était contagieux et elle n'avait pas pu résister. Lorsqu'elle reussit à se calmer en reprenant son souffle, elle sauta sur ses pieds et attrapa un des téléphones de la boutique et le tendit à la scientifique afin qu'elle appelle ce bellâtre tombeur qui lui servirait de chauffeur. Donc elle allait rencontrer, ou très brièvement, ce fameux Jonas.

Elle allait pouvoir s'amuser si il lui adressait la parole.

“Tenez, je vous aurez bien prêté mon portable mais je ne tiens pas à ce qu'il ait mon numéro, vous par contre c'est différent.”

Elle attrapa elle aussi un bout de papier de derrière le comptoir et y nota son numéro personnel. En début de soirée, elle n'aurait pas imaginé donner ce numéro ni aimer le faire. Mais ce fut le cas, elle voulait que la scientifique l'ait afin qu'elles puissent se revoir et passer une autre bonne soirée.

“Mais je ne manquerai pas de vous appeler.”

La pensée la fit rire. Elle, l'elfe de la nuit pouvant peut-être être amie avec une scientifique travaillant certainement avec l'UDPH. Elle allait devoir faire attention avec elle mais c'était bien parti.

“Vous travaillez demain?”

Raphaëlle prit le papier que lui tendit Gemma et le rangea dans sa poche. Puis elle attrapa le téléphone de sa boutique. Bon certes, il aurait le numéro d'une armurerie, mais elle se doutait qu'il ne pourrait pas s'en servir. Puis elle se souvint qu'en faite elle avait son portable sur elle. Elle l'utilisa donc.

Pour lire le coup de fils de Raphaëlle c'est ici

• "Allo? Jonas? C'est Raphi!"
  
• « Bourrer ? Voudrais tu me signifier que j'ai un trop de plein d'alcool dans l'organisme ? Parce que je peux boire encore plus ! »
  
• « Tenir l'alcool ? C'est quoi le rapport avec le fait que je supporte mal l'alcool ? » dit elle pouffant de rire. 
  
• « Je suis avec une amie, elle tient une armurerie... On vient de prendre une cuite dans sa boutique... Odessa ne finit pas son service qu'à trois heures du matin... Et je ne suis pas sûre non plus de pouvoir la rejoindre la bah... et y'a plus de métro... et puis... j'en ai marre... » on pouvait sentir un agacement soudain dans sa voix. Saute d'humeur typique qu'elle avait quand elle avait bu plus que de raison 
  
• « Tu as des délires SM toi, maintenant ? » dit elle avec lassitude. « Viens me chercher ! »
  
• « Tans-pis si tu peux pas... je me débrouillerai toute seule... Au pire, j'appellerais Carlos hein... » elle parlait bien sûr de son voisin dealer de drogue dur, fanatique des armes, avec qui elle semblait avoir des atomes crochus...
  
• "La boutique se trouve dans le centre ville. Tu viens vite hien?"
  

La discussion continua bien cinq minutes pendants les quelles, elle ronchonnait un coup, riait un autre. L'alcool avait raison de ses sautes d'humeur. Si d'ordinaire, il avait plus pour effet de décupler sa libido, ado, elle avait prit tellement de cuite avec Jonas et Maël, son frère, qu'elle était toujours de marbre avec eux deux, même dans les cas les plus alcoolisés. Puis elle raccrocha le téléphone. Elle regarda Gemma.

« Il arrive dans dix minutes... » dit elle en bayant.

Gemma regardait la scène avec un petit sourire en coin. La scientifique était vraiment comique quand elle se lâchait, il y avait pas à dire, cette soirée avait été une sacré réussite. Une réussite qui allait continuer, sans nul doute, et dont les répercutions pourraient affecter les deux partis. L'elfe ne savait pas vraiment quoi faire. Elle ne pouvait aucunement aider Raphaëlle dans son entreprise mais elle ne pouvait pas non plus se trahir. Ni trahir les siens. Elle n'allait quand même pas aider à développer une arme pour l'UDPH et elle se devait de mettre les autres au courant. Il n'y avait aucune issue et en même temps il fallait qu'elle continue d'entretenir de bonnes relations avec sa convive et essayer d'en savoir plus.

Ca allait être un vrai casse-tête cette histoire et il fallait qu'elle alerte les autres. Elle s'était déjà promise de contacter Vyle , et se serait un début.

Alors que Raphaëlle parlait toujours au téléphone, Gemma, qui ne devait aller nul part, remplie son verre et alluma une autre cigarette. C'était le dernier verre de la journée, autant en profiter pleinement et se calmer les nerfs avant de fermer boutique. Lorsque le coup de fil fut finit, elle saisit le téléphone et le posa à côté d'elle.

"Bien, c'est peut-être un abruti mais au moins il rend service. Il vous appelle Raphi ?" ajouta t-elle avec un sourire amusé.

Dix minutes, ça laissait à Raphaëlle le temps d'une dernière cigarette. Elle en glissa une entre ses lèvres et l'alluma.

« Ouais ! Il m'appelle Raphi, comme tous mes amis... en faite non. Je n'ai pas d'ami. Mais mes proches m'appellent Raphi, la pluspart du temps tout du moins. » dit elle en haussant les épaules.

Puis, elle se leva, écrasa son mégot dans le cendrier. Le fait indéréglable qu'elle avait trop bu était qu'elle titubait complètement. Il était temps de rejoindre l'avant de la boutique. Jonas allait arriver.

« C'est un abrutit qui rend service. Depuis que je suis gamine, il a toujours était là ! Pffff ce n'est pas comme mon frère qui est lâche ! » dit elle avec colère.

Elle semblait en effet avoir beaucoup de rancoeur pour son aîné. Même si elle l'aimait, il n'empêchait pas qu'elle lui en voulait et qu'elle était extrêmement rancunière.

« Quand je me suis faite agressée, une nuit, par un monstre dans les bois... » le terme monstre était toujours peut utiliser par Raphaëlle. Elle ne le disait que lorsqu'il s'agissait de criminels sanguinaires ou bien de loup garou. Mais face à une personne qui ignorait les plus grands secrets de Ténébris, monstre aurait pu être attribué à une bête sauvage. « ... il a fuit, il m'a laissé toute seule ! Et c'est une chance inouïe qu'Archi ait été là à ce moment-là ! Il m'a sauvée la vie, vous savez ! Mon frère, quant à lui, à eut peur, il m'a pour morte alors que j'étais seule en train de me faire tuer ! Alors... » elle secoua la tête pour ne plus penser à ça. « Enfin, bref ! Jonas, aussi idiot et dragueur insupportable, qu'il soit, il a toujours été là lui ! Et puis, il est tellement plus agréable quand il est naturel et qu'il ne cherche pas à charmer tout le monde. » ajouta t'elle en hochant la tête.

Juste devant la porte vitrée de la boutique, une voiture hors de prix, quasi flambant neuve se stationna. Un homme grand, blond et vraiment beau en sortait pour se diriger vers le magasin d'armes...
(Après le message de Gemma, c'est à Jonas ^^)